Qu’avons-nous fait du monde que nous laissons à nos enfants ?
L’univers est lumière, énergie, matière, mouvement, matière noire, et aussi énergie sombre et tout son mystère, ce que nous ne connaissons pas encore. L’univers disparaît, en perpétuelle expansion- on parle de galaxies lancées à des centaines de milliers de km/s ! Une partie d’entre elles, les plus anciennes, finissent par disparaître on ne sait où, ce où étant indéfinissable.Vous avez dit énergie sombre ?
Dans le doc arte Et si la terre était unique, il est dit :” L’évolution, c’est une espèce d’éventail qui va dans toutes les directions, pas de la bactérie à l’homme, mais de la bactérie à la bactérie aussi bien. L’évolution explore l’espace des possibles en biologie. On est dans un mouvement permanent, et c’est quelque chose qui fait, à la fin, quelque chose d’absolument unique. (Il n’y a pas d’histoire sans hasard, nous rappelle l’adage chinois). C’est une dynamique riche qui anime la terre depuis les origines. Multipliée par la diversité des environnements et des climats, la vie invente en permanence. D’un continent à l’autre, les espèces ont évolué différemment, trouvant de nouvelles stratégies. L’histoire ne se répète pas, il y a des choses qui se répètent dans l’histoire, mais l’histoire est toujours différente. L’évolution sur terre, c’est la rencontre entre les hasards de la génétique et l’environnement, qui lui-même est la résultat d’une suite de hasards, depuis le début il y a 4,5 milliards d’années. L’écosystème terrestre est le résultat d’un processus aléatore, et les probabilités pour que l’évolution ait abouti sur un résultat similaire sur une autre planète semble donc faibles. Un autre doc nous dit que la présence de la vie dans l’univers n’a été rendu possible que par celle des trous noirs, ces immenses concentrations d’anti matière qui permettent aux galaxies d’exister et de se refroidir, entraînant ainsi la constitution de la matière, alors que l’énergie sombre tire dans l’autre sens sans que l’on sache de quoi il s’agit, bref, plus on sait et plus on ne sait pas. Toujours est-il que la vie cherche toujours à aller de l’avant comme si elle cherchait à perdurer sous cette forme. Aujourd’hui, l’écosystème paraît s’enrayer sous les coups de boutoir de notre espèce. On va sans doute disparaître mais pas pour autant la vie. Nous ne sommes, nous, qu’un élément parmi d’autres de la bio diversité, rien d’autre, comme les virus qui étaient là avant nous et qui seront là après. Ils sont en quelque sorte la mauvaise conscience de l’humanité, comme le rappelait le bon docteur, mais aussi notre mémoire immémorielle. C’est au genre humain de s’adapter, d’apprendre à vivre avec. Car la vie, elle est ce qui s’adapte, finalement.
Peut-on dire avec l’historien Guichardin qui vécut la fin de la liberté de Florence : „Toutes les cités, tous les états, tous les royaumes sont mortels; toute chose soit par nature soit par accident un jour arrive à son terme et doit finir; de sorte qu’un citoyen qui voit l’écroulement de sa patrie n’a pas tant à se désoler du malheur de cette patrie et de la malchance qu’elle a rencontrée cette fois; mais doit plutôt pleurer sur son propre malheur; parce qu’à la cité il est advenu ce qui de toute façon devait arriver, mais le vrai malheur a été de naître à ce moment où devait se produire un tel désasatre „ ? (cité dans Panégyrique par G.Debord).
Notre monde tel qu’il existe aujourd’hui serait-il ce royaume mortel qui arrive à son terme ? Le pire n’est jamais sûr, mais il semble que l’humanité s’en rapproche, en tout cas que nous ayons décidé, consciemment et collectivement, de jouer avec le feu. Malgré tout, il y a toujours au moins autant de raisons d’espérer que de désespérer. Les secondes sont lourdes comme les destructions irrémédiables qu’elles engendrent, les premières sont légères, multiples et sont en train de se fédérer : mille expériences de toutes sortes, pacifiques, durables, solidaires, renouvelables, équitables, en un mot démocratiques, voient le jour à chaque seconde que le big bang fait.
2020
Tout s’accélère, le sens des mots y participe, et le virus aussi
Le réel n’est pas ce que nous voulons voir ou ne pas voir, c’est avant tout ce qui agit, à notre conscience ou à notre insu, dans le sens de notre volonté ou non, et le résultat de ce qui agit, que nous le trouvions heureux ou malheureux. Il s’agit de faire le constat de ce qui est et de ce qui a produit ce qui est, que cela nous plaise ou non. Et ce n’est qu’ensuite que l’on pourra discuter des modalités à adopter pour changer l’ordre des choses, ou le laisser en l’état, c’est à dire agir contre nous. On préfère souvent, dans ce genre d’exercice, que la marche des événements nous donne tort. Mais dans quelle mesure choisit-on? Car la suite n’est pas écrite mais s’écrit sous nos yeux, ici, là, maintenant et dès demain encore. Et la suite, c’est le virus et la lutte à la vie à la mort que nous lui livrons, non pour la survie d’un gouvernement autiste, ni même d’un modèle de sous développement inique, mais de l’humanité tout entière.
Nous avions laissé les GJ se désengager quelque peu du mouvement, par fatigue, par colère, et peur de se faire gazer, nasser, canarder, éborgner, amputer, matraquer, pour finir souillés dans l’invective et l’outrance. Il leur fallait aussi souffler, se retrouver pour emmener leurs familles en vacances pour celles et ceux qui le pouvaient, se réunir et échanger encore et encore vécus, rêves, coups de main, idées, avant d’envisager une suite possible. Et nous avions laissé notre président sur cette terrible phrase :“ Ceux (et pourquoi pas „celles“, les femmes sont souvent plus nombreuses et surtout plus déterminées, plus sereinement déterminées) qui continueront à participer à ces manifestations se rendront complices du pire“, glaçante comme une menace. Et le pire est arrivé. Tout s’accélère, le sens des mots y participe : juillet 2018, „le seul responsable, c’est moi, qu’ils viennent me chercher“, mai 2019, „ceux qui … complices du pire“, janvier 2020, „interdit de parler de violences policières et de dire que notre démocratie bat de l’aile, interdit aussi de dire que le président est arrogant, méprisant, cassant…“ (car c’est un appel à la haine, au meurtre même, donc un délit, donc interdit, donc punissable), sans parler des invectives contre les «français musulmans», comme s’il y avait des français chrétiens, ou juifs, ou autres, vieille expression inique pour désigner à l’époque les algériens en lutte pour leur indépendane (en parlant de l’Algérie, que s’y passe-t-il maintenant?). Entre ces moments, nous avons pu comprendre à partir de diverses déclarations et postures (Biarritz, …) de notre pas trop aimé disons-le président ce que l’en-même-temps (EMT) veut dire: les éborgnements, amputations et autres conséquences des violences d’état: inacceptables, et EMT inévitables, nécessaires pour défendre la république et ses valeurs (lesquelles : liberté de manifester, égalité devant la loi, fraternité retrouvée sur les ronds points?). Les gigantesques incendies des forêts amazonienne, africaine, australienne: inacceptables, mais EMT nécessaires pour notre agriculture (soja OGM), les intérêts de ses amis forestiers en Afrique, et des actionnaires de Total et de ses mines de charbons à ciel ouvert en Australie. La liquidation de notre protection sociale: inacceptable, mais EMT nécessaire pour … pour quoi, au fait …, sinon assurer leurs retraites mirobolantes (1000 balles par mois pour les plus faibles, femmes en tête de surcroît, c’est de l’indigence, et quand les maxima flirtent avec les 6000, une honte), avec en prime la main mise, le hold up plutôt sur l’épargne sociale, puis l’épargne des ménages (+ 100 plaques du simple fait du confinement, des plaques à un milliard, 10 000 au total …)? En fait, ce que ces gens étalent à qui mieux mieux à longueur de journées est tout simplement que le capitalisme libéral et ses conséquences mortelles sont inaccepables, mais EMT inévitables, nécessaires, car en effet, nous renvoient-ils à la figure avec leurs gaz et leurs grenades, il n’y a pas d’autres solution. Et bien si!, disent les peuples de par le monde, qui refusent ce chantage mortifère. Virginie Despente l’a exprimé radicalement, et il n’est pas nécessaire d’en rajouter. Vincent Lindon aussi à sa manière (alors, Vincent président?). Tout s’accélère, et le virus est arrivé.
Alors „nous sommes en guerre!“, et comme en 40, les élites se délitent, les gouvernants insultent leurs concitoyennes et concitoyens en boucle, insultent avant tout l’avenir par leur impréparation mortifère et leur communication mensongère et encore plus mortifère, sauve qui peut et exode des ceusses qui en ont les moyens, dans un réflexe égotique, et on les laisse faire en dépit de tout bon sens, donneurs de leçon bien planqués à l’arrière, yoyo boursiers si profitables aux grands patrons et aux grandes fortunes (+ gros gros cadeau aux actionnaires!), idéologues racistes jetant de l’huile sur le feu en stigmatisant certaines populations, Blitzkrieg contre un ennemi invisble enfin. Et comme en 14, des généraux bien planqués à l’arrière envoyant au front sans protection, au risque de leurs vies, soignantes et soignants, forces de l’ordre, travailleuses et travailleurs forcés au travail du même nom, pauvres confinés dans des habitats indignes, SDF et migrants à la rue ou enfermés dans les centres de rétentions, des camps, bloqués aux frontières, gardiennes et gardiens de prisons, prisonnières et prisonniers, y compris présumés innocents (sauf ouf, le pauvre Balkani que l’on a fait ressortir vite fait, et le fât Fillon qui a peu de chance de s’y retrouver un jour, encore moins Sarko, égalité devant la loi oblige…), gilets jaunes emprisonnés pour avoir osé crier leur colère. Et bien sûr nos aînés qui ont construit notre prospérité et leurs accompagnants abandonnés à leur triste sort dans leurs mouroirs, malgré l’héroïsme des soignantes et soignants, toutes et tous les autres partout de par le monde, sacrifiés sur l’autel de la raison du marché, depuis quelque temps déjà déraison d’état. Bien sûr, pas tous ripoux, les politiques, et c’est bien en dénonçant celles et ceux qui le sont que l’on rendra hommage à toutes celles et tous ceux qui ne le sont pas: les maires, nouveaux hussards et nouvelles hussardes de la République, haute hiérarchie de la gendarmerie et de la police dénonçant l’illégalité des ordres donnés ayant provoqué les violences d’état (nassage entre autre), procureures et procureurs, avocates et avocats s’opposant à une pratique mortifère de la justice, voix qui s’élèvent et dénoncent au sein même du pouvoir les dérives de ce même pouvoir, pour ne donner que ces exemples. Et toujours et encore les forces vives de la nation envoyées au casse pipe sans protection, en état de grande détresse, en première ligne de cette guerre sociale d’un genre tout à fait nouveau et en acte, doivent montrer au monde que nous sommes une nation une et indivisible, ce qu’elles font avec courage et détermination, avec à leur tête un chef qui s’auto contemple en père de la nation, excusez du peu, quand il en est le fossoyeur. Le sens des mots …
C’est dans leur mémoire que s’inscrit le destin des peuples, et dans leur faculté à s’adapter collectivement, la solidarité, qu’il se résout. Il y a eu d’autres scandales sanitaires par le passé, nous vivons en fait dans un scandale sanitaire permanent, et c’est bien ce pourrissement durable, environnemental, social, inégalitaire dont il faut d’urgence inverser la courbe, à commencer par celle du virus, la première urgence étant de rétablir la démocratie de manière systémique, fonctionnelle et appliquée à tous les aspects de la vie sociale : irriguer à la place d’arroser, c’est la grande leçon que nous donne le Sahel plongé dans une crise aiguë. On pourra lire plus loin qu’il n‘aurait pourtant pas été si difficile, non pas d’éviter la catastrophe, mais de la circonscrire, si on avait voulu se donner la peine de faire un constat désabusé, en refusant de se complaire dans le déni, et ce dès 2017 en appliquant le programme esquissé plus bas. Cependant, comme Aldous Huxley nous le rappelle, le fait que les humains tirent peu de profit des leçons de l’histoire est la leçon la plus importante que l’histoire nous enseigne, et que nous nous empressons d’oublier …
2021
Maux et faits effets des mots / Faits et maux effets des mots
Mon ami, ne hâte pas le cours du temps, il se peut que le pire attende au tournant (proverbe tadjik)
„Pleure, ô pays bien aimé“ (Cronin)
“Les malheurs sortent de la bouche“, vieux proverbe chinois.
„Ils“ ont voulu refermer la porte de la démocratie et se sont pris les doigts dedans…
Quand le doigt montre l’incendie, ou la fracture sociale, ou l’enfer, le sot regarde le doigt, la fracture, elle, allant s’aggravant, comme l’incendie, et le pire est à venir.
Quand tu es au fond du trou, arrête de creuser (inconnu)
De Gaulle sur le livre d’or en Irlande avait noté la phrase de Nietzche : Rien ne vaut rien, il ne se passe jamais rien. Et cependant tout arrive, mais cela est indifférent.
Octobre Liban, Camille Ammoun : ”puis, tout s’est arrêté”, comme le confirme tristement le titre du dernier chapitre d’Octobre Liban qui traverse et raconte le soulèvement social de ce petit pays qui voit s’affronter par factions et milices interposées les trois religions monothéistes qui y sont nées. Et dans Journal d’un effondrement, Beyrouth 2020 : ”… cette année, les moutons peuvent dormir tranquilles, c’est le peuple qui est sacrifié à leur place … Le régime souhaite La chute du peuple…” Et notre Dorian Gray si peu présidentiel devrait réfléchir à l’adage africain avant d’aller y faire son show : quand il veut monter au cocotier, il vaut mieux que le singe s’assure qu’il a le derrière propre…
L’écrivaine chinoise Fang Fang, elle, écrit dans Wuhan, ville close : ”J’espère juste que nous pourrons nous souvenir de ces morts injustifiées, nous souvenir de ces jours de chagrin et de ces nuits de tristesse. Nous devons nous battre pour que justice leur soit rendue, poursuivre jusqu’au bout et à chaque échelon les responsables pour leur négligence, leur inaction et leur irresponsabilité. Sinon comment être digne de tous ces morts, tous ces gens qui ont fait et aimé Wuhan avec nous – et dont les corps ont été emportés dans des sacs mortuaires. Des experts débarquent : ”le virus ne se transmet pas entre humains. Nous maîtrisons la situation”, quelques mots qui se sont mués en larmes de sang. Le désastre est causé par ces 20 jours de retard, 20 jours de dissimulation. Ne laissez pas ce monde à ceux que vous méprisez.” Que dire de plus?
Il y a toujours une perte de signification
Dans ce que nous disons ou ne disons pas
Mais aussi une signification
Dans la perte de signification“.
”Ils ne passeront pas !” : tout est dans le ”ils” …On ne dira jamais assez les méfaits du vocabulaire. Ceux-là vous auraient liquidé avec les mots. À travers eux, une fois de plus, je découvrais quel terrible miroir des moeurs et des idées pouvaient être un langage, tour à tour effet et cause, et qu’il en dit plus long que les plus belles analyses. Hougron, l’Homme de proie. Et plus loin : … „formules évasives, son goût pour les termes abstaits – on confond allègrement démocratie, république, état, nation, peuple, on parle de nos valeurs, en se gardant bien préciser lesquelles … – dont on connaît le sens approximatif mais qui enfilés le uns au bout des autres, finissent sinon par étouffer la signification, du moins par lui donner ce flou que l’on retrouve dans leurs personnes! Alors, les mots, camoufler ou exprimer? L’esthète joue avec les mots, aime les entrechoquer, une autre espèce ]d’écrivains], s’en servent comme d’outils imparfait et se bat avec eux. Deux visions du monde contradictoires, distinction fondamentale“… N’est-ce pas là que se trouve la véritable fracture dans notre république et de notre république: pour les uns, le langage sert à dire le vécu et dénoncer leurs conditions d’existence pour en faire la critique en acte, pour les autres à maquiller la réalité et justifier l’injustifiable dans la plus grande opacité. Dire pour dire, pour montrer, ou dire pour ne pas dire, masquer, cacher? Eso es la pregunta.
Kai Strittmatter, Dictature 2.0. Quand la Chine surveille son peuple (et demain le monde) : ”dans les systèmes autoritaires, le but du mensonge n’est pas la tromperie mais l’intimidation, ce qui compte, c’est le geste de soumission”.Et il cite Viktor Klemperer : ”le langage totalitaire change la valeur des mots et leur fréquence réquisitionne au profit du parti ce qui, avant, était le bien commun, impose des millions de fois des tournures de phrases jusqu’à ce qu’elles soient acceptés de façon mécanique et inconscientes. Créer des concepts qui portent en eux toutes les contradictions permet de les abolir” … Car plus que porteurs d’une signification, les mots sont alors porteurs d’un ordre :”Hoche la tête! Avale!Oublie!” Celui qui n’avale pas le mensonge est identifié comme ennemi, comme cible”. Qui est la cible de nos jours pour l’état et la droite, toute la droite d’une seule et même voix, de l’ultra à la républicaine en passant par l’extrème? Qui est le bouc émissaire?
Éviter les contacts pour éviter la contagion : on avait cru comprendre… ”Selon les derniers chiffres du Programme alimentaire mondial, près de 9% de la population soit près de 690 millions de terriens ne mangent pas à leur faim, et le COVID va faire exploser l’extrème pauvreté, y compris chez nous en Europe… 150 millions de personne de plus devront ”vivre” si on peut dire avec moins de 1,61 euros par jour, et il y en a environ 440 millions. Mais qu’on se rassure, Le Figaro souligne que la fortune des milliaraires a atteint un sommet durant la pandémie : fin juillet, il y avait 2 189 milliardaires qui se partageaient 10 200 milliards. Et la pandémie n’en est qu’à ses début…” (Le Canard enchaîné du …). Pendant ce temps, la bataille de l’eau fait rage partout sur la planète, et déjà l’air est l’objet de toutes les spéculations sur le marché des bons à polluer, privatisé à son tour.
Chaque année 100 millions de requins sont tués par les pêcheurs, et 70 millions d’exilés souffrent et meurent en nombre sur les routes de l’exil – combien arrivent, combien n’arrivent pas ? Notre crime contre la bio diversité et l’humanité se perpétue. Horreur et honte : un père afgan d’un enfant noyé lors de la traversée de la Méditerranée a été inculpé par la justice grecque de ”mise en danger de la vie d’autrui”: mais voyons, mais c’est bien sûr! Elles, ils sont toutes et tous coupables d’en être arrivés là, certainement pas nous qui fabriquons, vendons, et largons aussi les bombes qui sèment la mort, la terreur et la désolation sur leurs villages, soutenons les pires régimes qui financent le terrorisme, décorons les tyrans les plus cruels de la plus haute distinction de la république des lumières éteintes et laissons se gaver de dividendes les actionnaires des grandes entreprises d’exploitation senza vergogna de la planète. „La seule différence entre nous et les britaniques, c’est qu’eux ont de la chance, et nous, pas“, affirme un jeune migrant au royaume de sa pas si gracieuse majesté. ”Seuls celles et ceux qui ont vu l’enfer peuvent en parler”, nous dit un autre. À qui le tour bientôt?
Albert Memmi, (Agar) donne sa définition du racisme (1964) : le racisme est la valorisation généralisée et définitive de différences réelles ou imaginaires, au profit de l’accusateur, et au détriment de la victime afin de justifier ses privilèges ou son agression. Il y a une complémentarité entre le rejet de l’autre et le renforcement de l’appartenance au groupe : bon à rappeler quand les invectives dégradantes polluent le débat alors de moins en moins démocratique. Et lorsque l’on parle de grand remplacement, on veut dire quoi, de qui par qui, de quoi par quoi? Un train peut en cacher un autre, était-il écrit sur nos passages à niveau et dans nos gares il y a quelque temps déjà.
Hougron, L’Homme de proie : „…il lui aurait dit qu’en ce qui le concerne, le serviteur était le maître du maître…, comme l’esclave d’ailleurs dans un sens, et c’est ce que les maîtres craignent au plus haut point, de connaître leur destin funeste inscrit dans la conscience de l’esclave, leur mauvaise conscience à eux. Giap, le vainqueur de Diên Biên Phù, déclarait :“La France nous a apporté à la fois le colonialisme et les idées des Lumières pour nous en libérer“. Et l’oncle Ho d’ajouter :“si les français nous avaient respectés en respectant leur parole, nous aurions été avec eux jusqu’à la fin des temps”. L’histoire ne se répète pas, ce sont des événements qui se répètent en histoire, car les humains oublient la leçon d’Aldous: Olympe est le nom du peuple tombé dans l’oubli que les grecs ont exterminé pour prendre sa place, les ultimes survivants se réfugiant sur ce mont devenu résidence de leurs dieux, et déesses. Où se réfugieront les ultimes survivants de la cata annoncée? Alors, sortons les mouchoirs:
Va, pensiero, sull’ali dorate
Va, ti posa sui clivi, sui colli
Ove olzzano tepide e molli
l’aure dolci del suolo natal
Del Giordano le rive saluta
di Sionne le torri atterate
Oh, mia patria si bella e perduta
Oh, membranza si cara e fatal !
Arpa d’oro dei fatidici vati
perche muta del salice pendi ?
Le memoria nel petto raccendi
Ci favella del tempo che fu !
O Simile di Solima ai fati
traggi un suono di crudo lamento
O t’ispiri il Signor un concento
che ne infonda al patire virtu !
https://www.youtube.com/watch?v=y73i8YejSCU
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Autant que faire se peut : des mots d’autres pour le dire
Et si ce vide était ce qui nous permet d’avancer ? Yiyun Li
Se poser une question, voilà comment commence la résistance. Puis poser cette même question à quelqu’un d’autre. Remco Campert
Ne demande pas si tes rêves sont fous, mais s’ils le sont assez. Collin Kaepernick
Si tu traverses l’enfer, continue d’avancer. W.Churchill
Sigmund : tout ce qui est conscient s’use. Seul ce qui est inconscient reste inaltérable. Mais une fois amené à la conscience, ne tombe-il pas en ruine à son tour?
Science sans conscience n’est que ruine de l’âme, avons-nous appris à l’école de la République.
„Ce n’est pas oublier dont nous avons besoin, Vianne, dit-il en se penchant pour l’embrasser. C’est de nous souvenir”. Dit après de terribles et si cruelles épreuves, les plus terribles et cruelles que l’humanité ait inventées et produites à ce jour, encore que ce qui a suivi, ailleurs que chez nous, n’ait pas grand chose à envier… Dernier interview de Toni Morisson : ”The real point of Beloved is the memory. The generations injured by great disasters do not talk about them. The question of memory was the crucial point for me. Without memory, you are nothing. Kill your ancestors and you are dead. I really wanted to become american, but everything was done to prevent me from it. I’m not a victim, I refuse to be one”. Tony a exploré toutes les strates des africains américains : “la base du racisme, c’est la surexploitation par le capital de “l’homme noir” (et de la femme aussi: dans l’esclavage, le corps de la femme est la propriété du maître avec tout ce que ce ventre contient, la progéniture à venir …) qui a permis l’accumulation primitive du capital dans ce pays”. Et dans d’autres. La mémoire peut venir s’inviter à table à côté de vous et vous force à vous souvenir, … le fantôme de Beloved … le moyen d’incarner l’invisible, l’indicible. Le fantôme est bien là, il est réel. Il s’agit pour les maîtres d’exercer par le langage le contrôle de la mémoire et d’exercer ainsi leur pouvoir sur d’autres. La violence interne à notre vie, la violence chaque jour, intériorisée, violence d’être exposé à une traite, chaque jour … Cela vous fait sentir étranger dans votre propre pays, c’est triste, it’s sad. L’esclavage est un traumatisme inscrit dans nos vies. Oui, c’est arrivé, alors maintenant résister pour continuer à résister. Souviens-toi, souviens-toi! Tous les souvenirs se dissipent…”
Et le roi des belges d’exprimer ses regrets pour la colonisation en évoquant la violence et la cruauté, les souffrances et les humiliations de la période coloniale dont la douleur est aujourd’hui ravivée par les discriminations encore trop présentes dans nos sociétés. Le roi des belges sait de quoi il parle, et qui oserait taxer le roi des belges de séparatisme? On est loin des glapissements ”séparatismo-islamo-gauchisto-écolo-phobes” de nos gouvernants et leurs cireurs et cireuses de pompes patentés, pour rester poli… Le député bruxellois Kalvin Soiresse enfonce le clou et estime, lui, que le roi des belges exprime une prise de conscience des conséquences actuelles de l’histoire coloniale en terme de racisme et de discrimination, pour ne pas parler du crime contre l’humanité à l’encontre des migrants. C’est dit. Dans le doc de Fr2 Décolonisation, du sang et des larmes :”Ce sont celles-là et ceux-là qui vont pouvoir demain raconter cette histoire sensible, charnelle de la colonisation avec tout ce qu’elle comporte d’horreur, mais aussi de gens qui ont construit, se sont aimés, ont permis tout ce qui a été fait, à titre individuel.” Yula Kisuski, Désir d’habiter nouvellement cette planète. Et Leïla Slimani (Le pays des Autres) ajoute :”Ils nous décrivent comme des gens haineux. Mais on est là, la France est autant à nous qu’à eux, on est peut-être encore plus qu’eux la preuve qu’il y a eu de l’amour et qu’on est capable de comprendre ces histoires d’amour.”
Bei Dao (Vagues, S’ouvrent les portes de la vile, 13 rue du Bonheur ) écrit : Les livres se mirent à circuler parmi la population et ils devaient constituer les bases nécessaires à la naissance de la littérature non officielle. Nous sommes en 1966 en Chine qui brûle les livres, enfin pas tous grâce à la résistance de quelques unes/uns.
A.Dürer (Zunthor =“zum Tor“) nous parle, lui, de la porte qui sépare et relie à la fois. Une porte est faite pour s’ouvrir, pour entrer ou sortir, elle est symboliquement promesse d’hospitalité et de liberté… Elle est cette percée engageante par où l’humain offre et se donne le moyen de franchir les bornes qu’il a lui-même assignées à son monde. Jean-Claude Izzo quant à lui ”aime croire qu’il a été élevé ainsi, que Marseille, sa ville, n’est pas une fin en soi mais seulement une porte ouverte sur le monde, sur les autres. Une porte qui resterait ouverte, toujours“.
Dans Femme nue, Femme noire, Galixthe Beyala : ”on ne peut enseigner à la vie d’être autre chose que ce qu’elle est, remarque le bon docteur en évoquant le pullulement des bactéries en hôpital. Ni à la nature humaine d’oublier trop souvent de s’en rappeler, qui ne fait que l’enfouir dans sa mauvaise conscience et le néant au lieu et place de la faire ressurgir dans sa mémoire vivante collective, vive. C’est au genre humain de s’adapter, d’apprendre à vivre avec. Car la vie, elle est ce qui s’adapte, finalement. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, alors, vivent les virus!
Et comme l’affirmait une GJ : nous ne voulons pas le pouvoir mais être et rester un contre pouvoir, c’est en cela que les GJ sont „une foule factueuse combattant la République“. Combattant en fait l’état qui se l’est appropriée, et à leurs risques et périls, qui ne sont pas petits, comme le montrent encore les dernières brutalités d’état qui se dit et répète „républicain“.
Santiago : „no son 30 pesos, son 30 años“, ou le rapt de la mémoire collective, le rattrapage de la réalité enfouie, de la mémoire volée de la répression sauvage classe contre classe, libéralisme sauvage contre avenir de l’humanité. „Chile desperto“ et „nos quitaron todo, hasta el miedo“. „30 ans d’abus de confiance et de mensonges forgent une conscience citoyenne“. „Nos estamos en guerra por el derecho de vivir en paz.Et toujours : el pueblo, unido, jamas sera vicindo!
Alger, marée humaine pour le vendredi de l’Indépendance : „Istiqlal! Istiqlal! Indépendance! Indépendance!
On ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve.
L’orgueilleuse nation est-elle sur le point de baisser les bras et de se faire voler ses acquis, liberté, égalité et surtout fraternité ? Rien n’est moins sûr, car partout et ailleurs, la société citoyenne prend le relais de l’état déficient et se retrousse les manches. ”Toutes les portes ne sont pas fermées. Tous les regards ne fixent pas les ténèbres. Toutes les bouches n’appellent pas la fin du monde. Tous les coeurs ne sont pas irrémédiablement glacés. Il y a encore un battement de quelque chose qui se dresse contre les apparences, qui voient par dessus leur épaule une autre vérité. Sur notre terre brûlée, quelque chose pousse encore” (Léonora Miano, Contours du jour qui vient).
Une conscience citoyenne surgit de l’accélération de cette crise (= danger + chance en mandarin), en plusieurs points du monde, la répression s’accroît, ne l’affaiblissant pas, ganz im Gegenteil la renforçant, comme Nietzche nous y exhorte: ce qui ne nous tue pas nous renforce.
Die Durchlässigkeit der Zeit : la vérité du monde surgit d’un regard unique.
Pour le moment, tout se passe „comme s’il fallait effacer les traces de Babylonne au moment même où il faut reconstruire Babylonne et retrouver ses jardins, son gigantesque systéme hydraulique pour irriguer, vis sans fin, pentes infimes pour transporter l’eau le plus loin possible, roi désireux de montrer sa maîtrise de la nature, brassage des peuples et des langues pour construire cette nature, ces jardins, et l’ériger ainsi en merveille du monde. C’est là tout notre programme …“
Et le Magnificat proclame : Il a comblé les affamés de bienfaits et renvoyé les riches les mains vides.
Ne rêvons pas trop toutefois : tout est dans tout, et réciproquement.
… mais ça envoie bien, quand même :
https://www.youtube.com/watch?v=EsUWG2axB3w
Shall memory restore
The steps and the shore
The face and the meeting place
W.H.Auden
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Dorian M: ceci n’est pas un portrait …
Dans Zahhâk, le roi serpent, Vladimir Medvedev écrit : ”Or Zouhourcho souffre d’un grave déficit de farnah. Et les montagnards, descendants des anciens aryens à moitié restés dans l’antiquité le sentent bien dans leurs tripes. (Dans l’Avesta, texte sacré de la religion mazdéenne, le farnah est un principe lumineux symbolisant notamment le pouvoir royal légitime – „aura“, „charisme“. Et quand la posture remplace le charisme, la geste, alors la familiarité marque le vide, et la vulgarité éclaire le message, qui devient : c’est comme ça et pas autrement, n’allez surtout pas vous plaindre, ça pourrait encore être pire, voyez les poilus et l’enfer qu’ils ont vécu (discours du Panthéon ). Plus loin : Comme l’a si bien remarqué notre Khirs-Zod, le rossignol de Talkhak : „le prince est un loup cruel, mais il y a pis; c’est le mouton qui délaisse les pauvres et le suit.“ C’est pour cette strophe que Saïd le commissaire révolutionnaire tua le poète, et cela nous renvoie au ”pire que le bruit des bottes, le silence des pantouffles” repris par les GJ le 1er mai 2019. Interview de Macron au F.T.: „Je n’ai jamais rien imaginé car je me suis toujours placé dans les mains du destin. Il faut se rendre disponible à sa destinée … tout en essayant de concevoir ce qui semblait indispensable“. De qui ces phrases sont-elles vraiment? Il s’hypnotise lui-même, notre si peu présidentiel Dorian Gray, il s’écoute bien sûr dire cela, mais s’entend-il, lui le prés de la rép de Montesquieu , de Voltaire et autres Lumières ? À moins que … mais non, … voyons … c’est impossible, inconcevable, … vous voulez dire que … non … qu’il se prend lui-même pour … pour un représentant des Lumières, pour une lumière, LA lumière de notre chère république !… Oh my goodness! Alors, Jésus nous prévient : malheur à la ville dont le prince est un enfant, et pire encore quand il s’agit d’un ado caractériel, pourrait-on ajouter. Où allons-nous? Citons Charles, le grand, lui, qui pense que : ”L’honneur d’un gouvernement (ou la grandeur d’un pays) est le bonheur du peuple.” Apparemment c’est complètement loupé.
Si Baltazard Gracian aurait pu recommander cette maxime que l’on doit en fait à Clémenceau (?) :“Le pire que je puisse faire à mon adversaire est de le laisser parler“, le pire que l’on puisse faire à la macronie et à la droite est bien de les laisser déblatérer – le chameau blatère, la droite déblatère – avec l’extrème droite, dire les mêmes mots, les mêmes phrases, les mêmes saletés sur les mêmes thèmes remâchés, ruminés à en devenir un immonde ragoût, à qui pire pire, degré Zorro de la non pensée pour les éclairer – je vous trouve bien molle, ma chère, je pourrais reprendre à mon compte …, mon brave – alors que tout le reste va à vau-l’eau, à longueur de journée ressasser en boucle leurs crasses crétineries, leurs lâchetés, leurs mensonges, jusqu’à leurs menaces : l’un propose d’abroger la démocratie par référendum (oups!), comme en juillet 40 le parlement a aboli la république, une autre applaudit à l’arrestation dès potron-minet d’enfants de 10-14 ans, plus de 10 heures de garde à vue dans le cadre d’une enquête pour complicité de terrorisme, ce qui rappelle à d’autres de grands traumatismes, d’autres enfin, nombreux, appuient certains syndicats de policiers dans leur démarche à venir supplanter l’institution judicaire, tribunaux spéciaux où des policiers auraient le dernier mot, ne nous gênons plus! (on peut lire le terrible roman de Hans Falada, Jeder stirbt für sich allein, Seul à Berlin, qui raconte le quotidien d’un immeuble modeste de la rue Jablonski, dans le Berlin de mai 1940 qui …). On relance et reprend en boucle l’odieux ”islamo gauchisme = complicité de terrorisme” ramassé dans le caniveau (le niveau du cane, là où le chien dépose sa crotte et renifle celles des autres) de l’extrème droite du temps où elle n’était pas encore républicaine comme elle l’est miraculeusement (re)devenue aujourd’hui, quand cela les arrange, aux relents d’égoût du judeo bolchévisme des nazis, copie conforme du judeo troskisme (ou gauchisme) des bolchéviques, de l’islamo nationalisme dont sont accusés les Ouïghours, sans parler de l’écolo fachisme en veux-tu en voilà. Et une série sans fin de violences, d’agressions, d’assassinats de gendarmes, de policiers, de femmes, de chasses à l’homme, de ce qui peut être assimilé à un pogrom diffus à l’encontre des plus faibles, les migrants, violences à l’encontre de femmes et d’enfants, qui à force de se répéter, se banalisent et se fondent dans le paysage, une séquence chassant l’autre, jusqu’à celle de la gifle au président, et surtout cette outrageuse fête de la musique à l’occasion de laquelle le prince s’amuse avec sa cour en son palais, à grand frais pour les contribuables, quand on envoie les forces de l’ordre gazer, charger, matraquer et amputer une jeunesse qui ne demande qu’à retrouver les jours joyeux d’antant …, créant ainsi un temps uniformément saccadé et un malaise diffus, une peur de quelque chose qui ne dit pas encore son nom, dans une provocation récurente à laquelle il faut absolument s’abstenir de répondre : l’ultra droite, bien plus dangereuse que l’autre, l’extrème droite qui se dit républicaine, a toujours avancé masquée, et c’est le plus grand danger qu’elle représente; Macron l’a bien compris à l’occasion de la gifle – vers laquelle il a couru tout droit, serais-je le seul à l’avoir remarqué?-, à savoir que là, il ne contrôle plus, et que c’est le début de la fin pour lui et son ”oeuvre”, que d’autres humiliations tomberont, et que cette ultra droite obtiendra tout ce qu’elle veut, à commencer par le blocage des réformes sociétales et la remise en cause d’autres pourtant déjà actée par la loi, mais aussi les réformes économiques du candidat Fillon et qui se résument à la poursuite tambour battant de ce qu’il a commencé, le hold up sur notre chose publique, à commencer par notre langue, notre mémoire, nos cultures brassées dans un fleuve puissant unique au monde, nos acquis, notre si belle devise, notre épargne sociale, l’épargne des ménages, nos infrastructures, nos eaux soulliées, notre air irrespirable, nos paysages, nos littoraux, fleuves et rivières, … tout notre bien commun qui fait que nous sommes collectivement ce que nous sommes. Donc laisser dire et surtout ne pas se laisser entraîner dans le piège pour nous concentrer sur des thèmes plus urgents : quel bilan Macron propose-t-il, quel programme (il est à craindre que ce soit la même chose, un programme en forme de bilan, lui-même en forme de programme, le nec plus ultra devenu le sine qua non de l’enfumage, ou l’inverse)? Quelle crédibilité (rappeler tous les mensonges)? Ou veut-il en venir exactement ? Et après ? Et les autres ? Que proposer ? Comment fédérer les luttes au niveau national, mondial ? Comment s’organiser en vue de ce qui arrive? Quant à la prochaine élection présidentielle, elle est déjà jouée puisque l’on nous rabâche, instituts de sondage et autres crétins et crétines des plateaux en tête, que le choix du second tour ne pourra se faire qu’entre M et LP… Alors, si elle est déjà jouée, elle devient inutile, autant l’annuler… Ce qui n’est pas sans rappeler le ”Que l’on ne s’y trompe pas, le futur prés de la rép est ici parmi nous!” de Copé lors du premier et désastreux débat de la première (et dernière?) primaire de la droite, il y a une éternité déjà : la plus grande erreur en démocratie est de croire la victoire inéluctable avant même que la bataille ne soit livrée, et que le suffrage ait livré son verdict. La suite avec la pitoyable affaire Fillon l’a montré, et la droite ”la plus bête du monde” s’est délitée. N’est pas Bonaparte qui veut, encore moins Napoléon lui-même, on connaît la suite: le pire de l’empire et la peur de l’empereur, les premières défaites, en Haïti contre les marrons de Toussaint, en Espagne qui inventa le mot, le concept même de guerilla en la pratiquant avec succès, noyées dans le sang et la honte toutes les deux, les suivantes, Moscou et la Bérésina, puis la finale à Waterloo n’étant que des conséquences de ce qui avait causé les deux premières.
Mais je crains que dans les palais de jade ou d’agate
Que le froid ne règne en si hauts lieux.
Le cérémoniel, maladie infantile – le petit garçon qui avait perdu sa maman dans la cour du Louvre… – et infantilisante du macronisme : s’approprier la mémoire pour mieux la dévoyer, l’assujettir à ses propres fins, la mettre au service de la célébration de son propre ego dans un entre-soi de happy fews de bonne compagnie, confinement oblige. Tout doit être focalisé sur la ”tête d’épingle sur laquelle repose la pyramide de l’état”, selon le rapport sur la gestion de la crise sanitaire du général (5*) de gendarmerie, état incompétent à son plus haut niveau, déliquescent, failli, et c’est bien cela qu’il faut cacher à tout prix, y compris les compromis rampants et dangereux déjà à l’oeuvre. Tout est soumis à la crise de l’ado qui a le melon, qui fait des paris sur la santé de ses concitoyens, leur avenir, son avenir à lui avant tout et ses minuscules magouilles pour se rendre maître du jeu politique et qui font exploser tous les partis y compris le sien (à venir). Qui fait le pari aussi stupide qu’insensé sur la propension de ses concitoyennes et concitoyens à gober ses inepsies, ses mensonges, son mépris : la maladie adolescente du macronisme est le déni de réalité et la communication à sens unique qui l’accompagne, faite d’éléments de langage en boucle (EDLeB), programmés par le logiciel qui leur sert de mode de pensée : pour changer la politique ou de politique, changer le logiciel, ou de logiciel, dans toutes les combinaisons possibles… ”La république, c’est nous, et vous, vous n’êtes rien!”, hurlait enfin le député Mignola à ses collègues représentants de la nation elles et eux aussi, pour clore le débat sur les retraites et faire entrer le pays dans le confinement, l’état d’urgence sanitaire puis tout court, la subordination de l’avenir d’une nation à la mise en coupe systémique de prédateurs et à la survie politique de son fossoyeur : tout semble dit, surtout la messe, enfin presque, car la suite est toujours à venir …
Se poser une question, voilà comment commence la résistance. Puis poser cette même question à quelqu’un d’autre. Remco Campert
Ainsi, si nous ne sommes que des riens, ces riens agglutinés forment un tout, cette orgueuilleuse nation unie dans cette fameuse république une, laïque et indivisible dans sa diversité, sa créolité, son universalité, sa mondialité sans cesse revisitée. Alors comme cela se manifeste de plus en plus ici et là, parions plutôt sur le ni…, ni…, quelques soient les maladies auxquelles on pense et que l’on n’a pas besoin de nommer, qui n’est pas que la négation, mais aussi l‘inversion, toute l’inversion, du en même temps (EMT) qui n’est qu’un et…, et…, hé!hé! Ce ni…, ni… est plus qu’un programme mais une charte pour une pratique de la démocratie dictée par une conscience citoyenne déjà à l’oeuvre et qui répond, monte au front, partout de par le monde (ces jours-ci, c’est le tour de Bogota, Cali). Et afin de ne pas faire l’impasse sur cette élection si capitale dans notre pays et dans tous les sens du terme, alors que tout se joue déjà sur le local local local, soutenons les initiatives qui se manifestent de plus en plus pour une candidature émanant de cette conscience citoyenne. Plutôt une femme issue de la diversité, à mon humble avis, mais pas que : Taubira aux reins solides à gauche, why not Rama Yade qui semble avoir beaucoup mûri à droite? Ou même Rachida à la langue si bien pendue, sans oublier la rusée, du moins se croit-elle, Hidalgo, quelque part dans le ventre mou du centre ? Clémentine Autain aurait de la gueule aussi dans ce rôle, si le trop vieux Mélenchon voulait bien lui céder la place: il a fait son boulot, il semble avoir bien mérité le droit de se reposer. Quant à VMJ (Valérie moi je) ou même XPPO (Xavier pourquoi pas oim?), ne sont-ils pas partis trop tôt? Tout est encore possible, faisons en sorte qu’il se referme sur son auteur, ce piège si grossièrement tendu qu’il en est vulgaire, par celui qui se croit si malin et qui l’est finalement si peu. Nul besoin de provoquer, encore moins de répondre à la moindre provocation, mais dire de manière juste ce qu’il fait, c’est déjà dire où il veut en venir, dire les secrets défense révèle ce que l’on veut cacher, et entendre ce qu’il dit devrait suffire à le prendre aux mots qu’il a déjà usés jusqu’à la corde. Se battre pour que justement nos adversaires puissent s’exprimer, c’est encore la meilleure des façons de combattre leurs idées, de les combattre, elles et eux. Dire nos vécus, les échanger dans une écriture au jour le jour de notre mémoire collective. Et puis affirmer ce que nous entendons par le ni…, ni…: ce que nous ne voulons pas, et, partant, ce que nous voulons. Cela émerge ici et là et se manifeste et finira par s’imposer comme la seule issue positive possible à cette crise. Ni Macron, ni Le pen au second tour, point barre. Mais attention, la fête de la musique pour happy fews dans les jardins du palais et durement réprimée à Redon et dans les rues de Paris résume et souligne à elle seule la dangerosité de la phase dans laquelle nous sommes entrés.
Conscience citoyenne, république pérenne.
Démocratie protégée, progrès social assuré, le pire évité.
https://www.youtube.com/watch?v=pGipFrts650
Paidoyer pour une candidature de conscience citoyenne s’exprimant par une charte de refonte de notre république, telle que l’ébauche le programme minimum ci-dessous qui nous éviterait le piège d’avoir à choisir entre la peste et le choléra: ni l’une, ni l’autre. Un programme d‘irrigation à grande échelle financé par un emprunt citoyen levé exclusivement auprès des ménages et réparti entre les régions, sur des projets, et donc qui ne passe pas à la moulinette de la faillite de l’état central qui n’a brillé que par son incompétence et sa communication insensée, mode de gouvernance imposé comme inacceptable mais EMT (en même temps) nécessaire, inévitable, par celles et ceux qui s’en estiment les propriétaires quand elles et ils ne devraient s’en considérer que comme les serviteurs (on parlait à une époque pas si lointaine de «grands, ou fidèles serviteurs de l’état», le féminin étant encore à ce jour «servante»…). Servir, oui, se servir, non! disait la devise de l’état zaïrois au temps d’un maréchal qui avait fait assassiner son opposant (avec l’aide de qui?), affichée à la douane fluviale du Pool Stanley. Et il était interdit d’en rire…
Irriguer la démocratie par l’introduction de la proportionnelle et le développement de la démocratie locale participative par le fait de la société civile citoyenne, dans les domaines de la protection de celles et ceux qui en ont besoin en priorité, actions solidaires, droit de vote des étrangers dans les élections locales, la réinventer de manière durable en refondant la république en une république pérenne, équitable et solidaire, renouvelable dans une recherche permanente de qualité des rapports sociaux, une république qui soit la chose publique dans le débat permanent, c’est exactement ce vers quoi travaille – souvent bénévolement – la société citoyenne. C’est exactement ce à quoi s’opposent les partis politiques, ce qu’ils freinent des quatre fers au service qu’ils sont du lobbying en tous genres et des intérêts de la rente. Comment continuer encore un peu, un «certain temps», comme disait justement un humoriste, à piller le monde et les peuples, il sera bien «à temps» … d’attendre encore un peu pour proposer un autre modèle le moment venu. Ce moment est venu depuis longtemps déjà, et il y a des gens qui ont le toupet d’oser préférer ne pas attendre et pensent qu’il y a urgence à se débarrasser de la pensée unique et de ses vices mortifères. Ce n’est pas un président, ni même une présidente même si ce serait mieux qu’enfin …, qui réglera ce dilemme, mais une volonté portée par une majorité de citoyennes et citoyens, dans un sursaut qui s’exprime et s’affirme de jour en jour, chez nous et dans le reste du monde.
Nettoyer les écuries d’Augias de la corruption – travail herculéen – à juste titre dénoncée par la presse européenne comme l’obstacle majeur de la démocratie chez nous à l’occasion des derniers procès de corrompus. Commencer par appliquer les recommandations de la Cour des Comptes et donner à l’institution judiciaire les moyens de remplir sa mission, en dépit des glapissements outrés des présumés innocents, des décennies durant. C’est bien là le premier déni de démocratie, à savoir que celles et ceux qui sont si scandaleusement bien traités pour voter et faire appliquer les lois de la république les bafouent pour satisfaire leurs appétits personnels, et nous coûtent un pognon de dingue, comme leurs procès sans fin d’ailleurs. Et comme les pénalités imposées par les instances internationales pour les conditions innommables des centres de détentions et autres lieux de privation de liberté que subissent les détenus et détenues, dont 20% sont présumés innocents puisqu’en attente de jugement.
Irriguer en profondeur les territoires, à commencer par les infrastructures secondaires, voies ferrées et routes qui ont été abandonnées et laissées dans un quasi abandon criminel. Transports collectifs (ligne Bordeaux-Lyon gérée par une coopérative incluant les collectivités territoriales), réseau de communication et de transports des flux. Eau : 25% de pertes sur le réseau par endroits, sans parler de l’empoisonnement des nappes par l’agrochimie et l’industrie (scandale Nestlé de Vittel, Contrex, …). La bataille de l’eau, pour l’eau, est engagée partout de par le monde et des intérêts aussi puissants que malveillants tentent de s’emparer de ce bien commun qui devrait, comme l’air, être inaliénable, droit inoposable. Énergie: urgence de refonder les circuits de distribution souvent obsolètes et inadaptés aux conditions locales (coupures de courant fréquentes dès que 5 cm de neige tombent sur les lignes trop exposées …), en développant des unités de production locale adaptée aux besoins réels dans des technologies propres et efficientes soumises à référendum locaux (éoliennes, arbres à vent, petites centrales d’appoint, y compris nucléaire au sodium dont la technologie est disponible). Information et communication, dans des technologiques acceptées par le plus grabd nombre. Équipements sociaux c’est à dire permettant la vie sociale dans les domaines de l’éducation, la santé, la formation, la prise en charge des aînés. Alors on pourra développer le tissus économique local des PME, l’eau du bocal, à condition que l’on irrigue de micro crédit, crédit solidaire mutuel et concerté comme cela commence à se faire au niveau de certaines collectivités territoriales, crédit aux PME innovantes et aide à celle qui sont en difficulté, le plus souvent de trésorerie pour cause de défauts de paiement répétés de leur clients mauvais payeurs, à commencer par l’état. Redéploiement des milliards consacrés à la formation vers celles et ceux qui en ont le plus besoin. Retrouver ainsi la compétitivité qua-li-ta-tive par cet investissement franc et massif et réparti intelligemment sur l’ensemble du territoire en fonction des besoins.
Le revenu universel unique pour les 18-23 ans (ou 25, il faut calculer), disons 900 euros nets d’impôts mais pas de charges, à tous sans distinction, mais sous condition incontournable de se former à une activité citoyenne et à un métier, pointage et contrôle à la clé, donc sanction, c’est à dire suppression si non respects des règles, laxisme verboten, et tout le monde à la même enseigne. C’est le système d’apprentissage en alternance suisse et suédois, allemand, rémunéré en partenariat par les entreprises et les pouvoirs publics, étendus aux étudiants en tout genre, investissement primordial qui favorise cette compétitivité qualitative qui fait tant défaut chez nous, et pour cause : 100 000 jeunes par an sortent du système éducatif et de formation sans la moindre qualification, ce qui a déjà été défini comme une véritable bombe à retardement. Quant au coût, on peut faire remarquer que 1- les 20% de TVA (45% de l’assiette de l’impôt en France) reviennent dans les caisses de l’état et 2- 10% de ce salaire représentent des assurances sociales qui reviennent dans les caisses de la sécu. Et puis il faudra bien un jour s’arranger pour que les 80 milliards de manque à gagner de l’évasion – pardon, de l’optimisation – fiscale reviennent un jour vivir al païs, faire vivre le pays … Ensuite il faut bien entendu proposer une véritable offre de formations performantes et accessibles comme cela fonctionne dans les pays où le chômage des jeunes n’est pas la calamité que nous connaissons en France. Revenu minimum aussi pour les paysannes et paysans, travailleuses et travailleurs de la terre, gardiennes et gardiens de nos eaux, neiges, forêts et paysages.
Un vaste programme de construction de logements sociaux durables et respectueux des règles de protection environnementale, créant une vraie mixité apaisée, une identité heureuse dans la diversité et de sa diversité, de sa créolité affirmée et assumée au sein d’une république la-ï-que, une et indivisible.
Redonner à la Caisse des Dépôts, conçue comme le bras armé financier de l’état, sa pleine fonction originelle d’investissement au service des collectivités territoriales, et non instrument de spéculation au service des grands groupes. Assainir les finances de l’hôpital public en le débarassant des prêts toxiques (auprès de grandes banques dont l’état est actionnaire) qui plombent sa gestion, renégocier les PPP (partenariats public privé) qui endettent à leur insu les générations à venir et enrichissent les grands groupes de BTP entre autres (qui paiera le stade de foot de Caen, par exemple, dans trente ans : celles et ceux qui y seront enfermés pour islamo gauchisme, judéo bolchévisme/troskisme ou autre écolo fascisme?). Lever la main mise de l’inspection des finances qui met le pays en coupe depuis … Giscard, son emprunt ruineux et le début du démantèlement de notre outil industruiel (machine outil alors) au profit du complexe militaro nucléaire qui a atteint son niveau d’incompétence avec le ruineux EPR.
Création de fonds salariaux de solidarité (qui existent déjà, quelque 150 milliards ), véritables interfaces entre le financier et le social, les syndicats savent gérer, et celles et ceux qui préfèrent aller chez balckrock, cela les regardent, qu’ils ne se gênent pas.
Création d’un fond destiné à la transition énergétique, et un autre à la fermeture progressive, programmée et asumée des centrales nucléaires devenues obsolètes et donc dangeureuses, sortir de la faillite de cette soit disant excellence française, arrêter à tout prix le programme EPR qui en est la manifestation la plus avancée, du travail pour 50 années au moins, plus de 1000 milliards à provisionner, en étant bien conscient qu’il sera impossible de sortir du nucléaire, piège dans lequel l’humanité est tombée.
S’agissant de la réforme des retraites : revenir à l’assurentiel, salariés et employeurs payant les cotisations, part du salaire, et responsables de la gestion de l’ensemble, l’état central n’a pas besoin de s’en mêler, la sécu ayant été conçue comme une association loi 1901: telle qu’elle est maintenant, elle est entrée dans le budget, donc dans la dette, donc titrisée. Solidarité intra générationelle et inter générationnelle, pas de déficit laissé aux bons soins des générations futures de manière complètement irresponsable et anti démocratique, puisque l’on ne leur demande pas leur avis: on distribue ce qui est collecté dans l’année, et pour toutes et tous le même montant, car il n’y a pas de raison que celles et ceux qui ont galéré toutes leur vie galèrent encore dans leur vieillesse, surtout pas les femmes. L’assurance que l’on appelle à tort «vieillesse» n’est pas une assurance contre la vieillesse, ce qui serait idiot au pays de Diderot et de Voltaire, mais contre l’indigence durant la vieillesse, et 1000 euros par mois, c’est de l’indigence, n’en déplaise à nos élites qui osent nous présenter cette arnaque comme une révolution, alors qu’elles partent, elles, avec des retraites qui flirtent avec les … 6000 balles. On en fait avec cette réforme telle qu’elle est conçue une retraite par capitalisation individuelle de points, alors que l’on ne cotise pas pour sa pomme mais pour son dabe et sa dabesse. Il y a des gens qui ont honte de cette indécence, et d’autres, non. Et ensuite, négocier l’âge de départ en fonction de la pénibilité, d’après un calcul qui n’a pas besoin d’être compliqué : un trimestre par exemple dans telle ou telle profession jugée pénible donnant droit à tant de points de réduction de l’âge de départ et tant de points donnant droit à de la formation (voir point suivant). Ce n’est qu’une base de discussion, alors référendum à la clef : une telle réforme qui engagent des générations à venir ne peut être décidée par une bande de petits parvenus sans véritable expérience démocratique.
Revoir de fond en comble les lois sur le travail et le chômage, afin de permettre un juste accès à la formation continue en priorité pour les «premiers, et premières surtout, de corvée», leur permettant de s’élever dans la carrière et d’échapper ainsi à la pénibilité au fur et à mesure qu’elles et ils avancent en âge. Inclure aussi une contre réforme de l’assurance chômage (qui dit minimum, dit maximum, comme pour la retraite par répartition) qui ne soit pas synonyme de pré retraite dorée pour les benalla et Cie (4000 balles à 27 ans, not bad …), quand un père de famille de 47 ans, 25 passés dans l’industrie en passe de démentellement dans notre pays, doit se contenter de 900 balles les premiers mois pour tomber à 700 ensuite (manif GJ, Monbéliard, janvier 2019): qui peut vivre et élever des enfants avec cette somme dérisoire? Là encore, comme pour les retraites, c’est pour protéger les plus favorisés que l’on punit les plus vulnérables. Cela est d’autant plus scandaleux et inacceptable que ce sont ces favorisés qui ont contribué directement à la ruine de notre pays et à la faillite de l’état central par des politiques iniques de bradage aux moins offrants de notre res publica, notre chose publique, notre république. Comme le remarquait un syndicaliste de Belfort (CGE bradée): «nous, on travaille pour les riches retraités actionnaires des fonds de pension anglo saxons qui exigent des dividendes à deux chiffres alors que nous n’aurons pas droit à une retraite décente». Cette réforme de l’assurance chômage est la marque d’un investissement primordial afin d’atteindre cette compétitivité qua-li-ta-tive, la formation en commençant par le bas (quand 100 000 jeunes sortent chaque année du système éducatif sans aucune qualification, ce qui devrait faire réfléchir M.Blanquer qui, au lieu de faire le travail pour lequel il est grassement rémunéré, se perd trop facilement dans des injonctions plus que douteuses du genre : » une république, une langue, une grammaire !» (qui oserait outre-Rhin clamer «eine Republik, eine Sprache, eine gramatik!»… vraiment ?).
Redéfinir notre politique extérieure dans sa stratégie et sa philosophie dans le sens d’un pragmatisme à visage humain afin de mieux réaffirmer nos valeurs universalistes et non les intétêts triviaux de quelques profiteurs iniques et corrompus d’ici et là-bas, la mettre au service d’une compréhension de l’humain à réinventer, notre pays redevenant ainsi une place d’influence positive en tant que défenseur acharné, avec d’autres, du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et de leur environnement“.
Élire une assemblée constituante chargée de définir une nouvelle constitution, une nouvelle légalité, une nouvelle légitimité des lois de la république. Mêmes motifs, même punition pour l’UE, ou alors en sortir pour mieux la refonder.
Engagement sur un échéancier précis d’adoption de ces mesures, avec contrôle par le parlement, et sanction démocratique (à définir) en cas de non respect.
Coût estimé: entre 100 et 200 milliards d’euros, le montant de l’épargne COVID moins le nécessaire lâcher dans la consommation, emprunt citoyen contracté exclusivement auprès des ménages au profit exclusif des collectivités territoriales et géré par un organisme coopérateur hors état central (la CDC dans sa nouvelle formule par exemple).
Qu’avons-nous fait de notre pays et du monde que nous ne faisons qu’emprunter à nos ayant droit? Sommes-nous prêt à le leur laisser en l’état? Savons-nous ce que nous dirons, les yeux dans les yeux, à nos petits enfants dans 5 ou 10 ans, comme nous le rappelait à propos Hou, la jeune ouïghour? Sur la dette financière, sociale, économique, écologique, et sur le crime contre l’humanité commis à l’encontre des migrants et des générations à venir? Réfléchissons-y dès maintenant. Il n’est pas trop tard, il n’est que temps…
Conscience citoyenne, République pérenne !
Démocratie revisitée, le pire peut être évité !
Sociale, durable renouvelable et solidaire : telle sera notre nouvelle république.
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Israël Palestine : déjà en 1945, Jacob, dans l’Échelle de Jacob de Ludmila Oulitskaïa, pensait que :” La grande question maintenant, c’est à qui va revenir la Palestine après la guerre – aux arabes et aux anglais qui sont derrière eux, ou aux juifs et à l’URSS qui est derrière eux. … D’un côté le sionisme, une des formes du nationalisme, un courant bourgeois, comme chacun sait, et de l’autre un mouvement juif européen entièrement pénétré de l’esprit communiste…” et plus loin :” … acquérir une compréhension plus profonde de ce thème brûlant, douloureux et actuel : sur les routes de l’Europe de l’après-guerre erraient des centaines de milliers de Juifs qui avaient échapé à l’anéantissement et rêvaient d’un état à eux. On ne les laissait pas entrer en Palestine, leur destin était une quantité négligeable dans la partie que jouaient les grandes puissances victorieuses qui n’avaient pas encore tout à fait terminé le partage du monde de l’après-guerre, de ses frontières, de ses valeurs culturelles, du pétrole, du blé, de l’eau, de l’air…” Pour le premier compte rendu qu’il doit rédiger, Jacob ”avait élaboré un genre nouveau, à la fois narratif et scientifique, un mélange d’analyse politique, de recherche historique et d’essai. C’était la formule en trois partie : le présent, le passé, et les scénarios possibles pour l’avenir.” Il se réjouissait aussi ”de pouvoir se lancer assez vite dans la lecture d’ouvrages écrits dans la langue de la future Palestine, une langue ancienne qui se régénérait à toute vitesse. Il se faisait maintenant une idée assez détaillée des relations entre Juifs et Arabes au Proche-Orient, et il estimait que la meilleure solution serait la création d’un État arabo-juif, sans division de la Palestine. C’était aussi l’avis des sionistes à tendance socialiste et procommuniste. Mais l’avenir d’Israël était décidé en dernier recours au Kremlin par un seul homme…” Elle nous explique ainsi que le sionisme était à l’époque l’expression de la volonté politique d’établir et de péréniser un état laïc, social, à côté (ou en compagnie) des peuples présents sur place. Depuis … Qui peut prétendre être ”anti” cette conception originelle des mères et pères de la nation juive (Olga Meer, Ben Gourion), qui vraiment?
Demandez le programme ”Israël et après?” : „Nous avons échoué à changer la réalité. Mais la réalité renforce chaque jour notre combat. Nous sommes faibles, mais nous sommes les Justes.“ Et ils ne sont pas les seuls en Israël, Lea Tsemel et Michel Warschawski: „Supposons que les israéliens se réveillent un matin et qu’il n’y ait plus un seul arabe dans le pays. Disparus. Pas de sang sur les mains, l’esprit tranquille. Soupir de soulagement chez 95% de mes concitoyens. Pour 5%, dont moi, ce serait une souffrance: c’est ça, les anti sionistes”.
Sabyl Ghoussoud, dans Le Nez juif : ce voyage était une façon de désacraliser Israël. Il faudrait tous qu’on y aille au moins une fois. D’un coup, on comprend qu’il y a une réalité israëlienne. Comment faire avec ça? La solution des armes n’est plus d’actualité, il faut résister autrement. L’art ne résout rien mais il permet de garder un fil, un lien ténu entre nous.
Après le dernier embrasement meurtrier, David Grossman ”éprouve le besoin de s’excuser auprès de vous, enfants de Gaza et d’Ashkelon”. Et Avraham Burg, ancien président de la Knesset et de l’Agence juive explique qu‘en vertu de cette loi inacceptable, un citoyen d’Israël qui n’est pas juif est astreint à un statut inférieur. Comparable à celui assigné aux juifs pendant des générations. Ce qui fut odieux pour nous, nous l’infligeons maintenant à nos citoyens non juifs. Peut-on faire mieux en matière d’”anti” sionisme? Et d’autres l’ont fait avant eux : un ancien d’Algérie qui avait combattu dans la résistance ne s’affligeait-il pas d’avoir dû faire aux algériens, et aux algériennes, ce que les nazis leur avaient fait à eux ? Les exemples peuvent être multipliés. Et celles et ceux qui manifestent pour la paix sont d’horribles antisémites complices du hamas terroriste, de vilains islamo gauchistes, selon le sieur Cohn-Bendit et ses amis.
On a compris depuis longtems déjà que la guerre de l’eau est largement engagée, déterminante, qu’elle détermine tout ce que cache mal ce conflit. Même si la tentative tripartite engagée par les israëliens, les jordaniens et les palestiniens de transférer l’eau de la Mer Rouge vers la Mer Morte, via le Jourdan et le lac de Tibériade est folle, elle constitue déjà une réponse commune, une tentative de réponse à la question du vivre ensemble sur ces territoires. Un état bi national? La solution à deux états semble difficilement viable en l’état actuel de la colonisation, on pourrait même songer à une fédération d’états incluant … la Jordanie … Pas évident de trouver l’équilibre.
Quel avenir les israëliennes et israëliens souhaitent-elles/ils pour leurs enfants et petits enfants ? Et les palestiniennes et palestiniens, l’un des peuples les plus éduqués de la planète, comme le sont aussi les israëliens ? C’est la seule question digne d’intérêt, et c’est bien à elles seules et eux seuls d’y répondre.
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2022
Et maintenant?…
À propos du grand remplacement: doc Arte Cahokia, extraits:
Ce qui fait la force de l’Amérique, c’est la grande histoire des peuples d’Amérique.
„… Bien plus qu’un lieu de vie, c’est un lieu spirituel dédié à relier les hommes à des croyances fondamentales sur la vie et la mort. Dans tous les grands centres cérémoniels au Pérou, au Mexique, sur le territoire actuel des USA et du Canada, les gens venaient pour comprendre comment fonctionnait le cosmos, mais ils avaient une responsabilité de construire un modèle semblable dans leur communauté, pour que les êtres humains contribuent à établir un parallélisme entre l’ordonnancement du cosmos et l’ordonnancement de la vie. Le désir de se sentir relié au cosmos transcende le temps et les cultures … Ce sont nos croyances, nos coutumes et nos langues qui nous aident à survivre. Notre mémoire collective.
La première chose que les européens ont fait en débarquant en Amérique, c’est de planter une croix. Et cette idée que l’on pourrait prendre les idées, les pratiques spirituelles d’un endroit et les transplanter dans un autre endroit, c’est très étrange. Pour les peuples amérindiens, s’installer dans un nouvel endroit signifie devenir une nouvelle personne, développer une nouvelle relation spirituelle avec la terre. La spiritualité de notre peuple inca se perpétue dans notre mode de vie, parce que l’on n’oublie pas d’où on vient, c’est ce qui nous permet de renforer notre présence dans le monde. Quand les européens posent le pied sur ce rivage pour la première fois, ils sont aveuglés par leur soif d’or et leur prosélitisme religieux, ils ne voient pas la vraie richesse des peuples amérindiens. Grâce à leur connaissance millénaire, ceux-ci ont su bâtir des cités alignés sur le soleil, la lune et les étoiles. Ils ont développé une agriculture expérimentale et produit de nouvelles espèces de pomme de terre et de maïs capables de nourir pas moins de 100 millions de personnes. Ils ont imaginé des gouvernements au service du peuple, une idée radicale qui ne manque pas d’inspirer la constitution américaine des siècles plus tard. Les amérindiens ont créé un mode de vie qui repose sur une conception scientifique de la nature mais aussi sur une quête spirituelle pour y trouver leur place: on a appris à vivre en harmonie avec la nature, chaque individu a le pouvoir de changer son propre monde. Nous, on est un microcosme de l’univers, c’est notre façon de nous comporter et de prendre soin de nous. On vit notre vie qui repose sur une certaine philosophie, qui repose sur la compassion, la réciprocité, l’engagement et surout l’humilité. Le monde vit avec nous, et on vit avec lui, mais on doit le préserver et en prendre soin pour qu’il pourvoie à nos besoins et aux besoins de celles et ceux qui arrivent derrière nous.“
Où sont-ils aujourd’hui, ces peuples premiers des Amériques? Que sont-ils devenus? Et pour quels crimes odieux commis envers des enfants et desfemmes, et par qui, le premier ministre canadien demandait-il pardon il y a quelques mois? Par qui ont-ils été remplacés, ces peuples d’Amérique? Et que fuyaient ici en Europe celles et ceux qui ont débarqué là-bas et ont colonisé le nouveau continent? Une misère noire, des guerres, on a lu Wilhem Moberg, Utvandrarna, Invandrarna, ou encore L’Or de Blaise Cendras. Et c’est bien l’un de leurs représentants, l’idéologue de droite extrème Block-Côté qui vient nous donner la leçon et nous parler de grand remplacement à propos des migrants d’aujourd’hui qui fuient les guerres et la misère que nous leur faisons? Y inclut-il les ukrainiennes et le ukrainiennes qui fuient la guerre et la destruction de leur pays, exactement commes les afghannes et les afghans, les syriennes et les syriens, yéménites, soudanaises et soudanais, les peuples du Sahel et du Magreb si indignement traités, comme a fini par s’en indigner le maire de Bézier dans un sursaut de conscience qui est à porter à son crédit, et au débit, au discrédit de notre état et de son chef indigne?
Sur une télé de merde: „La gauche a remplacé la lutte des classes par la luttes des races“. Qui exactement?Quelle gauche? De quelles „races“ (sic) parle-t-on? Juif n’est pas une race, mais une religion, de même qu’arabe est une langue, ou celle ou celui qui la parle, jusqu’à preuve du contraire… C’est bien cela, le grand remplacement, celui de la pensée des Lumières par la non pensée de la bête immonde, le degré zéro de la conscience, la pensée des ténèbres. Tu dois oublier d’où tu viens, mal intégré, non assimilé, et tu seras intégré seulement le jour où tu diras merci aux maîtres de tes ancêtres.
Joséphine Baker, la récupération de la droite : „elle était dans la gratitude, alors que les minorités visibles sont aujourd’hui dans le ressentiment … Il ne faut pas nous cacher derrière notre petit doigt, ni oublier que l’intégration n’est pas réussie …“ Tout est souillé, dénaturé, ramené à la célébration de la république nationaaa-ale et de l’égo de son petit chef. Le spectacle continue, et pas plus tard qu’hier, le ministre des OM rappelait fermement en Guadeloupe et Martinique que le préalable à toute négociation était la condamnation de toute violence, oubliant la violence d’état et fermant la porte à toute négociation. C’est cela aussi, l’arrogance de l’état français: pousser les miséreux à bout pour ensuite donner le prétexe de la répression „au nom de nos valeurs“, pour ensuite daigner leur accorder des miettes quand ils sont à genoux.
La zémourisation de la société française, demander le programme : audience, sondages, démonstration de force, événementiel, médias, faire sa mue, stature politique, s’installer dans le rôle, aller au clash, mise en scène, clasher le système, punchline, lyrisme de la France éternelle, casser les codes, mélanger images, imaginaire et réalités, prophète, cassandre de la France , s’approprier le narratif, horizon, France millénaire, catholique, de Gaulle, Mauras, Pétain, la France d’avant la république… Oups! Tout cela vraiment?
Les droites, macronie en tête, n’ont aucune conscience de la réalité profonde de la société française (GJ, premiers de corvée, jeunesse en dés-errance ou non, seniors en questionnememt, profs, soignants portant à bout de bras l’école et l’hôpital, populations issues de l’immigration, étrangers,…), et sont les seuls à croire à leurs illusions fondées sur des sondages mensongers, des mesures quantitatives trompeuses par définition qui n’engagent que leurs fabricants et celles et ceux qui y croient. Dur dur sera le réveil. Et pendant ce temps-là, la société citoyenne écrit, se parle, échange, construit ses mémoires, organise son quotidien et inscrit son futur dans cette prise de consciene solidaire. Rien n’est joué, par delà une élection qui n’a finalement que peu d’importance, ici, maintenant et partout ailleurs.
3.12- Macron: „les consommateurs de drogues sont les complices des trafiquants“, tout comme les dealers d’armes sont les complices des assassins des peuples en lutte (80 rafales aux EAU dernièrement, et il s’en vante…). 10.12: XIX° arrondissement de Paris, Calais, Hérat = même combat : familles de migrants à la rue, harcelées, affamées. Los caminantes = ces personnes qui quittent le Vénézuela pour faire à pied un trajet de 1000 à 3000 km pour rejoindre la Colombie ou le Brésil
Dina Nayeri dans Faiseurs d’histoires : „Même le meilleur écrivain ne peut émouvoir un lecteur paresseux et cynique“. Et elle cite Sun Tzu :“pour remporter un combat, il faut se connaître soi-même, connaître l’ennemi et le champ de bataille“. „C’est désespérant d’être socialiste, féministe ou migrant et d’être diabolisé quand on se contente de dire „nous avons tous la même valeur“. „La vérité n’est peut-être qu’une direction vers laquelle tendre. Lorsque nous parlons du passé, dit William Maxwell, nous mentons à chaque mot“. Emerson:“C’est la vie seule qui sert à quelque chose, pas le fait d’avoir vécu. Le pouvoir cesse à l’instant même du repos; il réside dans l’instant du passage d’un état ancien à un état nouveau.“Et elle dit beaucoup d’autres choses, des histoires de migrants surtout, et nos égoïsmes justifiés par le pire aussi.
Merci aux femmes et aux hommes qui nous ont confié leurs témoignages. Vos histoires sont aujourd’hui notre héritage pour construire notre mémoire: conclusion du doc Arte „Guerres en Algérie“.
Lou Huli : Silence, génocide en cours. Xi Jinping .“Nous devons être aussi durs qu’eux. L’Islam est une maladie idéologique, nous devons l’éradiquer et nous n’aurons aucune pitié. Trois fléaux à éradiquer: l’Islam, le séparatisme, le terrorisme“. Une seule question : dans vingt ans, quand vos enfants, vos petits enfants vous demanderont „et toi, durant le génocide des Ouïghours, qu’as-tu fait, que leur répondrez vous?“
Une bougie tremble sous la pluie nocture
traversant des rivières et des lacs
année après année
Entendu chez Pujadas : „Dégraisser les riches n’a jamais engraisser les pauvres“, certes non, mais l’état pour lui donner les moyens d’investir et de créer de la valeur. Il y a vraiment des paires de claques qui se perdent.
10.2 Macron à Belfort et Mulhouse, essayant de rattraper sa bourde d’avoir brader Alsthom à GE: „J’ai décidé … 6 + 8 EPR2 + 50 parcs éoliens marins offshore …“, j’ai décidé, moi MSMTF, moi Macron super mario trop fort, de la politique énergétique de la France pour les 4 ou 5 générations à venir, en activité à partir de 2045, jusqu’en 2105 ou 2110 minimum… Combien de générations vont-elles dépendre d’un président candidat à sa propre succession, à deux mois d’une élection que tout le monde s’accorde à vouloir être jouée d’avance. Avec quels savoir faire ? Quele appareil industriel ?Qui va payer ? Comment ? Avec quoi ? Qui va gérer ? Amundi, sa filiale Lyxor, leader européen de la gestion passive ?
20.2: entre 1,5 et 3 milliards d’euros aux cabinets conseils! Combien en repas de la majo à l’Élysée? En voyages bidons en jets de l’état, en festin à Versailles pour quelques premiers de cordée qui s’en gaussent? Pour quels retours sur investissement? En formation pour jeunes ministres brillant essentiellement par leur ringardise, leur absence totale de sens politique et leur arrivisme? Le quoi- qu’il- en- coûte, combien aux PME, aux grands groupes ayant généreusemnt rémunéré leurs actionnaires? Qui paiera ? BLM: „on cantonne, et „on“ paiera dans 50 ans“ … Tout est dans le „on“. Et pour la corruption, qui paie? Faire les comptes de tous les procès éternellement remis, de tous les dérapages de la gabegie, et présenter les comptes au président candidat. Le bradage de l’industrie que l’on veut, tardivement, récupérer, combien? Les cadeaux électoraux de dernière minutes, dérisoires au regard de la situation et de ce qui se prépare, combien? Le mépris du président, son auto célébration égotique, combien? Pour quelle valeur ajoutée? Rappeler les fondamentaux : la spéculation ne „produit“ que de la plus-value pour les plus riches (revoir la scène où Macron parade à la tribune de la Samaritaine aux côtés de son donnateur d’ordre le multi milliardaire Arnaud), mais de la dette pour les génération à venir, c’est à dire détruit de la valeur pour la collectivité, alors que l’investissement public (et privé) produit lui de la valeur ajoutée. La faillite EPR de la soi-disant excellence française, combien de générations va-t-elle plomber? Les fantasmes macroniens et autres sévices publics, sévices pour le public, combien, et qui paiera? Alors que services publics = création de valeur. Assoces, scoop, économie solidaire et durable = création de valeur. École publique laïque, population bien formée = création de valeur. Santé publique = création de valeur. Infrastructures, aménagement des territoirs selon les besoins réels = création de valeur. Sécurité réelle, justice efficiente, société appaisée = création de valeur. Paix intérieure et extérieure = création de valeur. Recherche, enseignement supérieur = création de valeur. Agriculture saine et équilibrée, agro alimentaire sain et répondant aux besoins réels = création de valeur. Écologie bien comprise = création de valeur, le vivre ensemble, la création culturelle asumée = création de valeur. Alors, un seul programme : irriguer, irriguer, irriguer.
22.2 – Denis Kessler, vice président du Medef en 2006, pour résumer crûment le programme de la droite : „défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance, c’est en finir avec le marxisme“. On y est, il ne reste plus qu’une ligne qui résiste, une ligne de défense à abattre. La bande à Léo (Léothard, Longuet, Madelin, Malhuret, tous anciens Occident de 68) en a rêvé, Bolloré l’a fait: „Je me sers de mes médias pour mener mon combat culturel“.
Éric Vuillard, Une Sortie honorable: „… C’est le passé qui résonne sans cesse dans le présent, et réciproquement. Le colonialisme est un fait social total lié à l’exploitation d’autrui et qui consiste en une série de crimes, un fait qui se dénie, qui se déguise, qui se cache. Et qui continue, qui n’a jamais cessé, et s’applique, concerne tous les individus exploités, à commencer par les enfants, pas encore nés et déjà colonisés par la dette, mais d’abord les femmes. Indochine, Sahel, même combat. Et Mauriac, catho fervent et sincère à propos de la torture:“ Des preuves, on n’a jamais de preuves“. Comme pour St Thomas, il faut mettre les doigts dans les plaies, comme pour les violences policières, qui sont pour cette raison même des violences d’état. Et la littérature peut seule apporter des preuves sensibles, par l’expression de la solidarité entre les êtres, exprimer en même temps les coolies vientnamiens et les banquiers, en même temps les camps de la mort et les grands capitaines d’industrie complice des nazis, commanditaires des nazis, le travail forcé des enfants, des plus faibles et les dividendes. Qui peut juger l’autre, l’histoire ou la littérature? Le passé ou le présent ? L’histoire résonne tout entière dans le présent, par la littératue justement, comme Léopol S. Senghor nous l’enseigne avec sa littérature de combat, engagée dans les luttes de la société dans laquelle elle s’enracine“.
M Ubu roi plus que jamais actuel: jouir du pouvoir en avarre, jouer du pouvoir pour soi-même (tant que les commaditaires le permettent et ne sifflent pas la fin de la récréation…), le spectre n’est finalement qu’un hochet, le prince, un enfant: malheur à la ville …!
Scandale Ericsson: à quand le scandale Lafarge, M.Valls?
Proposition à Hidalgo : apprentissage de la démocratie à l’école par la pédagogie de l’atelier, on se met ensemble pour résoudre une question concrète, un cas pratique, on discutte, négocie, rapporte, compare et rédige les résolution. Plus tard, apprentissage à une activité citoyenne dans la vraie vie, grâce au revenu universel jeune qui n’a rien à voir avec l’assistanat (voir programme „Irriguer“)
Voilà, une boucle est bouclée, enfin, presque, car aucune boucle n’est jamais complètement bouclée, ou s’apprête à l’être, d’Alep à Kiev, dont les destructions ont été commises par la folie des mêmes hommes. Chaque guerre est pire que la précédente, mais lui ressemble car ce sont toujours les peuples que l’on punit, les plus faibles qu’on assassine. On a parlé de Grozni, de l’Afghanistan et de la chute de l’URSS. On a parlé de l’inconscience de l’Occident sur ses dépendances économiques, financières, d’approvisionement, technologiques, et de la bienveillance, pour ne pas dire pire – complicité – pour les accointances des états et des mafias, disons des états mafieux. On a parlé des drogues dans les guerres, de la Syrie et du terrorisme d’état, de l’instrumentalisation du jihadisme né en Tchétchénie à la fin du XIX° au cours des guerres du Caucase, et plus tard dans les guerres de la fin du XX°, des guerres coloniales dans leurs horreurs, de ce que ces armées font aux peuples ainsi conquis, de la propension de la société occidentale, européenne, à construire sa prospérité sur la destruction des environnements, de la ressource Terre, qu’accompagne l’élimination physique des peuples premiers, puis des autres. On a parlé de l’extrème dangerosité du monde, de son accélération avec la guerre qui a fini par s’inviter au coeur même de l’Europe, du nucléaire qui nous pète au nez, de l’agrochimie et ses poisons, de l’exploitation à outrance, outrancière pour l’intelligence humaine, on a parlé des génocides passés, présents et à venir, de la dette colossale, abyssale que nous laissons à nos ayant droit, financière, économique, écologique, sociale, sociétale, politique. On a parlé d’Alphaville, le film de Godard avec Ana Karénine et Edy Constantine, dans lequel les derniers humains coincés dans le dernier bunker appelaient à leur secours les générations futures en faisant le calcul cynique qu’elles ne pouvaient pas refuser sous peine de ne pas exister elles-mêmes : nous avons vécu à crédit sur le dos des générations futures – leur avons-nous demandé leur avis ? Évidemment non, il est là le vrai déni de démocratie. Nous aurions dû retenir la leçon donnée par les peuples premiers, pour qui le centre de la société était l’enfant, l’avenir, donc les femmes, le futur, die Zukunft, est féminin en allemand. On a parlé de la Palestine, de l’avenir que les israéliennes et les israéliens souhaitaient pour leurs enfants, de la guerre de l’eau, de l’air. On a parlé … Et cinq ans plus tard, le malade du Kremlin et ses acolytes détruisent l’Ukraine, et nous, nous allons voter dans 5, 4, 3, 2, une semaine… Alors, relisons, notre histoire proche avant de faire notre choix, écrivons-la si ce n’est pas encore fait, revivons-la, échangeons-la: mémoire, es-tu là, qui nous force d’aimer celles et ceux qui viendront après nous. Dans quel état est le monde que nous leur laissons? Lou Huli nous y exhorte. Et toutes et tous les autres, de Hongkong à Alger, de Dakar à Santiago, de Manaus à Beyrouth, de Téhéran à Kiev, en Haïti, à Bagdad, au Soudan, à Bamyian et Kaboul, etc, etc … Sans oublier Moscou. Et ici chez nous bien sûr. Toutes et tous tiennent solidairement dans leurs mains le destin de l’humanité. Et notre élection présidentielle, on s’en fiche „bien pas mal“, finalement, pour rester poli, tout se jouera, et se joue déjà, ailleurs.
Et la lettre de candidature du président candidat à sa propre succession, si candide – croit-il vraiment que les électrices et les électeurs vont gober, avaler, cet enfumage? – dit exactement le contraire de ce qu’il a fait, qui est le contraire, l’exact contraire de ce qu’il dit, allant jusqu’à s’approprier les mots d’ordre de fraternité, de solidarité et de dignité volés aux GJ. Mediapart qui le dénonce a fait le job, aux candidates et candidats de le dire haut et fort: les preuves ne manquent pas, inscrites dans notre chair. Et tutoyer Poutine, tout en se faisant rouler dans la farine, n’est en rien une garantie démocratique, encore moins de protection. Enfin quoi, l’ado caractériel se propose de nous protéger de tous les dangers qu’il nous a fait et nous fait encourir ? Si c’est ce que les électeurs et électrices veulent vraiment, que hacer? Il restera le deuxième acte des législatives, qui ne sont pas gagnées d’avance, elles. Et le troisième, la rue et surtout une pratique collective quotidienne pour exprimer en acte solidarité, fraternité, dignité. Macron, encore cinq ans de déni, mépris, mensonges, discours creux, postures ridicules sur la scène internationale, célébration de l’égo dans des imitations grotesques, des mimiques infantiles, plus value pour les riches et destruction de valeur pour la multitude, creusement de la dette et liquidation de notre protection sociale, bradage de notre bien commun aux fonds vautours? La ReM, encore 5 ans de vantardises en boucle, de „liste à la Prévert“ de gestes spectaculaires, de gesticulations (faire des gestes, cela s’appelle gesticuler…) ? Ou bien un changement radical avec une vraie création de valeur par un investissement rationellement pensé, intelligemment réparti selon les vrais besoins des territoires et de celles et ceux qui les habitent, qui y vivent? Le choix est clair, hélas les candidates et les candidats sont-elles/ils à les hauteur des enjeux?
Et maintenant, qu’allons-nous faire, de tout ce temps à jouer les voyeurs de la souffrance du peuple ukrainien, de la sottise étalée des chroniqueurs, et -euses, de leurs supputations grassement rémunérées, de l’anéantissement systématique d’un pays, de l’assassinat d’un peuple, après tant d’autres qui nous ont laissés indifférents et dont nous laissons les survivants croupir dans des camps immondes ou périr à nos frontières, de la vacuité d’une campagne débranchée qui se mord la queue, de la vanité et des redondades en boucles des petits parvenus un peu trop sûrs de leur coup, mais qui, à l’image de leur chefaillon, se clament humbles – regardez comme je suis humble…, Raffarin déjà nous avait fait le coup ? Castaner, haut responsable des basses oeuvres de son maître (mais qui est le maître de qui ?) pendant la crise des GJ et la répression pendant celle du covid, se vantant d’au moins 400 000 verbalisations à 130 balles dans le 9-3, pétant et repétant au moins dix fois à Anne Hidalgo qu’elle n’était qu’une caricature lors de leur face à face (mais qui est la caricature?), Castaner qui a du sang sur les mains et qui sera un jour jugé pour cela. Analyser la régression, chez nous et ailleurs, du discours politique et du niveau de conscience qui en est le pendant, nous permet de comprendre ce qu’il se passe en Russie, et comment les conséquences funestes en sont rendues possibles, comment in fine les discours macronien et poutinien se rejoignent, d’abord au delà, puis jusque dans les apparences, comment le déni de réalité permanent, le discours pour cacher, ne pas dire, produit les mêmes effets, toutes choses égales par ailleurs, finit par bâillonner le discours qui dit, qui révèle, finit par casser le débat pour finalement tendre à éliminer celles et ceux qui s’opposent, refusent d’avaler le mensonge. Ainsi la maire d’une des plus grandes capitales du monde, que l’on peut critiquer certes, peut-elle être traînée dans la boue par celui qui ne peut se prévaloir que d’avoir maté, comme même Poutine l’a fait remarquer à Brégançon, dans la plus extrème violence, un mouvement populaire authentiquement digne qui s’est ensuite propagé partout de par le monde. Macron, Poutine, Xi Jinping, Borsonaro, même combat, à des degrés divers certes, à ce stade. À force d’accepter celles et ceux qui encensent les états mafieux, les peuples creusent leur tombe, qui de proche en proche finit par être celle de l’humanité. „Ne laissez pas ce monde à ceux que vous méprisez!“ nous exhorte l’écrivaine chinoise Fan Fan dans Wuhan, ville close. Humanité qui ne devra son salut, cette fois encore, qu’au courage sans limite du peuple ukrainien. Et russe. Et hongkongais, et libanais, et iranien, et … de tous les migrants fuyant l’inhumanité du monde.
Accepter de perdre
Chérir sa peur
Lever la tête
Regarder les soleils
Car même si une tâche te paraît impossible,
si elle te semble juste,
efforce-toi de l’accomplir.
Le juge Ti omit volontairement certains détails, laissant un blanc sur le tableau, comme dans les peintures traditionnelles où un champ libre est laissé à l’imagination du spectateur.
Alors pour repartir dans le passé proche, ces quelques notes qui tendent à peut-être restaurer la mémoire, juste des jalons posés ici et là par l’actualité, des rapprochements parfois implicites, parfois non, chacune et chacun pouvant se faire sa propre expérience de lecture, ou mieux, en faire un prétexe au devoir d’écriture.
2016 : couleurs d’automne autour de la maison et sur le pont d’Avignon
28.11 : les primaires de la droite : une réussite éclatante, la preuve que la droite est capable de faire ce que la gauche a fait il y a 10 ans, et qui était raillé à l’époque, comme il y a 5 ans, par ceux qui aujourd’hui donnent des leçons et se proclament déjà la France de demain. Ainsi la droite s’est-elle trouvé un champion présentable, tant mieux : Fillon, celui qui remet l’église au centre du village … C’est aussi la France qui souffre en loden, écrasée d’impôts, celle de la Manif pour tous, de Sens commun, mais aussi de la „f…. sphère“ pour accomplir les basses besognes (on se rappelle la campagne „Ali Juppé“ sur les réseaux sociaux, d’un très haut niveau moral). Pour ce qui est des promesses, qui ne constituent pas un programme, elles se réfèrent furieusement à l’ultra libéralisme de l’école de Chicago des années 70, rappelez-vous, ceux que l’on appelait alors les chicago boys du M.I.T., et qui devinrent par la suite, comme Milton Friedman, les conseillers économiques du dictateur chilien Pinochet. Comparaison n’est pas raison, mais toute chose égale par ailleurs, les mêmes causes produisent les même effets, comme nous l’a appris l’école de la république, et rien n’empêche d’avoir de la mémoire, et se souvenir que ce que le candidat propose ressemble comme 2 goutttes d’eau à ce qu’il n’a pas su faire en 5 années comme premier ministe (de qui?), et à ce que Hollande a commencé et n’achèvera probablement pas. Mais comme la gauche n’en finit pas de se délecter de sa déconfiture, où est l’alternative ? Hollande a pris la seule décision qui lui restait. Il n’est pas sûr que la droite ait fait le bon choix, alors qu’elle y allait dans un fauteuil avec Jupé. Malgré tous les enfumages qui ont suivi le choix de Fillon,, tout devient plus compliqué avec un candidat qui ne représente qu‘ un électorat accro à ses valeurs rétrogrades et à ses petits intérêts particuliers, ultra minoritaire. On pourra toujours rappeler à cet „héritier du gaullisme“ le texte admirable du général dans ses Mémoires de guerre et qui utilise une suite d’infinitifs substantivés „Nationaliser le crédit pour permettre, … créer un vaste organisme de protection sociale incluant … afin que les plus défavorisés …, mener une politique audacieuse de grands investissements publics pour reconstruire nos infrastructures, développer …, aménager notre territoire sous l’égide d’un grand ministère …“ ( je le retrouverai dans son intégralité ). Là aussi, rafraîchir la mémoire n’est peut-être pas inutile.
Et puis, la nouvelle de la chute d’Alep est arrivée. Tout avait commencé par une manifestation contre la torture d’adolescents par le régime, manifestation sauvagement réprimée qui avai marqué le début de la levée de tout un peuple contre la barbarie qui l’opprimait, et qui n’a fait que s’amplifier depuis. Plus de 300 000 morts plus tard …
Ces livres aussi font partie de mon actualité de l’automne: quatre belles expériences.
On pourra écouter ces belles musiques de Mongolie en lisant Le Dernier loup et La Mort nomade. Elle nous renvoie aux musiques sami que l’on trouvera au chapitre Suède :
2017 !
L’année nouvelle a été fêtée, et les vachers sont passés, jouant de leurs cloches.
L’hiver lui aussi est arrivé, couvrant d’un blanc manteau mon banc sous la neige.
Oies, jars et autres canards s’en donnentt à coeur joie et nous saluent.
140 000 sans abri dans notre pays, une „progression“ statistique de 50% en dix ans, donc incluant les deux derniers quinquenats, n’en déplaise à M.Fillon qui a décidément la mémoire courte et/ou nous prend pour des imbéciles : cette régression sociale sans précédent dans notre histoire récente a largement commencé avant Hollande. 20 à 30 000 enfants parmi ces sans abri, douze millions de personnes fragiliséess par la crise du logement, 43 millions qui ne mangent pas à leur faim dans l’Union Européenne, 3 à 4 millions de ménages français en surendettement énergétique, du fait de la mauvaise qualité des logements de banlieue et de l’adoption du tout électrique (qui s’est enrichi dans les années 50 avec la construction de grands ensembles qui ont remplacé les bidonvilles de la périphérie de la capitale ? Des amis portugais se souviennent d’avoir grandi à „cartonville“, aujourd’hui Nanterre). Les mêmes sans doute qui ont construit les centrales nucléaires aujourd’hui défaillantes parce que défectueuses, autant que ruineuses (et la situation de crise va probablement mener à une situation anarchique qui amènera bientôt à des coupures de courant, en France …). Crise du chauffage : 33 % des français ont eu froid en 2016, mal chauffés ou même pas chauffés du tout. „L’air passe sous les fenêtres“, cela me rappelle Sevran il y a 25 ans : des courants d’air qui se transforment en tempêtes artiques dans des appartements glaciaux, des factures d’électricité qui explosent, des milliers de ménages en surendettement du fait d’un habitat dégradé, les services publics déficients, transports, écoles, hôpitaux, l’insécurité, l’échec scolaire (150 ooo alors, „seulement“ 100 000 aujourd’hui jeunes quittent le système éducatif et de formation sans aucune qualification, une autre bombe à retardement), le développement de l’économie parallèle et la violence qui y est liée conjuguée à la profusion d’armes. Tout serait-il pourri au royaume de France ? Tout sauf les actions citoyennes qui pallient vaille que vaille et tant bien que mal les politiques défaillantes des pouvoirs publics menées depuis 5o ans. La société civile a pris le relais face à l’irresponsabilité des politiques, et c’est là que reposent les chances de la nouvelle génération.
En parallèle, un bon reportage sur la métamorphose de Malmö, la grande ville suédoise du sud : après le désastre économique des années 80 avec la fin des chantiers navals qui assuraient la propérité de la ville jusqu’alors, la réhabilitation du tissus urbain dans une recherche permanente de la qualité, le développement des énergies renouvelables en parallèle avec les nouvelles technologies, la création de nouveau pôles de formation appliquée, le renforcement volontarite des structures sociales et de santé, l’élargissement d’espaces verts, ont constitué autant de bassins d’emplois qui ont redonné des couleurs à la ville, et à son économie : le développement pour tous comme fin en soi, on n’est jamais mieux servi que par soi-même. La Scanie, cette province du sud de la Suède et sa capitale Malmö ont d’ailleurs souvent été le décor de nombreux livres de Hening Mankel, écrivain phare de cette nouvelle litérature suédoise, les polars sociologiques, qui a propéré depuis.Et pourtout rien n’est parfait non plus au royaume de Suède.
Actualités, 17.01
J’ai noté le 11.01 dans le 20minuten local :
Mit Grundeinkommen in Finland : un revenu minimum qui s’élève quand même à presque 900 euros … Le voici, notre futur revenu universel, distribué à tous les 18-25 sans autre condition à remplir que celle de se former., 1200 euros charges comprises, point barre.
Washington : autonome Waffen entwickelt. Au secour, les drônes attaquent !
Los Angeles : ein über 1000 Jahre alter Baum vom Sturm entwurzelt. Malheur à celui qui assiste à la ruine … !
Englischer Mann ist schwanger : que dire à celles et ceux pour qui „un enfant, c’est une maman et un papa“, alors qu’ici, ce sont les deux en un …
Dutzende Tote bei Doppelanschlag in Kabul : oui, on n’en parle plus beaucoup, de ce pays et de ce qui s’y passe.
Diese mächtien Personen nehmen 2017 am WEF teil. Suivent les noms et photos de C.Lagarde, Xi Jinping, T.May en plus des boss des grandes boîtes internationales : bigre ! que vont-ils décider, que va-t-il encore nous arriver ?
WEF sieht Kluft zwischen Arm und Reich als grösstes Problem, dit le sous titre. Ouf ! Ils s’en sont aperçu, enfin ! Mais sur la même page, l’info se confirme : les 40 plus riches possèdent autant que les 50% plus pauvres, chez nous, 14 milliardaires autant que 40% des autres. Chiffres à vérifier, cela change tout le temps, nous en étions restés à 1% versus 80%. Le plus grand problème c’est que cela ne peut plus fonctionner ainsi, et met en péril la situation de ces très riches, effectivement. Le reste, les grands équilibres, la démocratie, et tout ce baratin, ils s’en fichent „bien pas mal“. Mais nous en France, nous sommes sauvés, car cette situation ne devrait pas perdurer avec notre très chrétien futur président – du moins lui le croit-il, ces amis un peu moins peut-être.
En Suisse, le chômage est passé de 3,3 à 3,5% de la population active, soit 0,2% d’augmentation, 1,6% pour les 15-24 ans : In Gesamtjahr 2016 waren im Schnitt rund 150 000 Menschen ohne Arbeit gewesen, ça chauffe dur dur, il y a presque le feu au lac !… Formation à hauteur de 80% par l’apprentissage qui ne laisse personne sur le bord de la route, intégration réussie, sentiment de sécurité partagé par 90% de la population, la démocratie, quoi !… Du moins une forme relativement bien élaborée, comme en Suède. Je continue ?
Alors passons au Canard du 11.01.
Page 3, l’acier français tricard chez Areva, le vilain feuilleton de la faillite tous azimuts de la filière nucléaire, fleuron de l’excellence française, qui va coûter … bonbon aux 4 ou 5 générations à venir, dans le moins pire des cas. On frémit de l’inconscience générale qui entoure cette cata annoncée. + Court circuit, pas encore sur le réseau, cela ne saurait tarder,mais au conseil d’administration d’EDF : on ne peut qu’admirer l’embrouille, ou l’on croît rêver ?
Page 4, quand Bercy aide les fraudeurs, ne vous gênez plus ! Le train train de la justice énerve les victimes de Brétigny, on le serait à moins, avec en prime toutes les obstructions à la justice de la SNCF et de l’état actionnaire…, on ne rêve plus! À pôle emploi, la très longue vie des arnaques etc, etc. On comprend que la première tâche de tout président sera de nettoyer les écuries d’Augias, travail herculéen.
Et les britanniques entendent bien clairement sortir de l’union, mais avec tous les avantages possibles, tous ceux dont ils jouissaient déjà, sinon, menace de dumping fiscal tu parles Charles à la clé. On en reparlera.
J’avais gardé les numéros de l’automne, mais il y a trop de matière, et cela devient répétitif, les aventures du couple Balkany toujours souriant, toujours en post(s) nous narguant semaine après semaine de leur banane bronzée et liftée, les frasques dans le financement de campagnes électorales, les malfaçons qui se multiplient partout, jusque dans les fonctions régaliennes de l’état, le coup d’état permanent « remplacé » par le déni de démocratie permanent, les parois bien poreuses entre politique économie et médias : dans une telle abondance, il devient malaisé de choisir.
Le fat Fillon va remettre l’église au centre du village – et de la république ? Et après, comme dans l’histoire suisse *, que fera-t-il l’après midi ? Rétropédalage = enfumage, mais aussi pédalage dans choucroute. La droite la plus bête du monde est-elle de retour ? Ce serait dommage, après une telle démonstration de bonne volonté : que l’on ne s’y trompe pas, claironnait Copé au premier débat, le futur président est ici parmi nous ! On pourra quand même aller voter ?
* Le chef d’état major suisse réunit ses généraux. – Demain matin, on attaque la France. Fragen, questions ? – Oui chef, qu’est-ce qu’on fait demain après-midi ?
La primaire de la gauche se déroule dans la quasi indifférence générale, tant pis pour eux, ils semblent avoir manqué le train, et presque tout le reste.
Mais république n’est pas synonyme de démocratie, et encore moins la république confisquée. On a la république que l’on mérite et n’oublions pas que l’acte fondateur de la nôtre est la terreur et le génocide vendéen : « Il n’y a plus de Vendée, écrivait le général Westermann à la Convention en novembre 1793 après sa victoire de Savenay. J’ai écrasé les enfants sous les pieds de nos chevaux, massacré les femmes qui, au moins celles-là, n’enfanterons plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé … Nous ne faisons pas de prisonniers, car il faudrait leur donner le pain de la liberté, et la pitié n’est pas révolutionnaire. » On peut lire aussi dans Pierre Sang Papier ou Cendre ce que décrit Maïssa Bey, ou encore Assia Djebar dans L’Amour, la Fantasia.
Le pourrissement durable, environnemental, sanitaire, inégalitaire est ce dont il faut d’urgence inverser la courbe et la première urgence est de rétablir la démocratie de manière systématique, systémique, fonctionnelle et appliquée à tous les aspects de la vie sociale : irriguer à la place d’arroser, c’est la grande leçon que nous donne le Sahel plongé dans une crise aiguë.
Irriguer en profondeur les territoires, à commencer par les infrastructures secondaires, voies ferrées et routes qui ont été abandonnées et laissées dans un quasi abandon criminel. Transports collectifs, réseau de communication et de transports des flux (eau, gaz, énergie, information et communication), équipements sociaux c’est à dire permettant la vie sociale dans les domaines de l’éducation, la santé, la formation, la prise ne charge des aînés. Alors on pourra développer le tissus économique local des PME, l’eau du bocal, à condition qu’on irrigue de micro crédit, crédit solidaire mutuel et concerté comme cela commence à se faire au niveau de certaines collectivités territoriales, crédit aux PME innovantes et aide à celle qui sont en difficulté, le plus souvent de trésoreries pour cause de défauts de paiement de leur clients mauvais payeurs, à commencer par l’état. Redéploiement des milliards consacrés à la formation vers ceux qui en ont le plus besoin.
Irriguer par l’énergie en refondant les circuits de distribution souvent obsolètes et inadaptés aux conditions locales (coupures de courant fréquentes …), en développant des unités de production locale adaptée aux besoins réels dans des technologies propres et efficientes (éoliennes, arbres à vent, petites centrales d’appoint, y compris nucléaire au sodium dont la technologie est disponible).
Irriguer la démocratie par l’introduction de la proportionnelle et le développement de la démocratie locale participative par le fait de la société civile, dans les domaine de la protection de ceux qui en ont besoin en priorité, actions solidaires, droit de vote des étrangers dans les élections locales
Réinventer la démocratie de manière durable en refondant la république en une république pérenne, équitable et solidaire, renouvelable dans une recherche permanente de qualité des rapports sociaux, une république qui soit la chose publique dans le débat permanent, c’est exactement ce vers quoi travaille – souvent bénévolement – la société civile qu’on devrait appeler citoyenne. C’est exactement ce à quoi s’opposent les partis politiques, ce qu’ils freinent des quatre fers au service qu’ils sont du lobbying en tous genres et des intérêts de la rente. Comment continuer encore un peu, un certain temps, comme disait justement un humoriste, à piller le monde et les peuples, il sera bien à temps … d’attendre encore un peu pour proposer un autre modèle le moment venu. Ce moment est venu depuis longtemps déjà, et il y a des gens qui ont le toupet d’oser préférer ne pas attendre et pensent qu’il y a urgence à se débarrasser de la pensée unique et de ses vices mortifères. Ce n’est pas un président qui réglera ce dilemme, par contre certains candidats en arc-boutant leur vision sur les valeurs du vieux système vont certainement contribuer à en accélérer le processus de décomposition, ce qui serait en soi positif dans un monde moins dangereux à tous les étages.
Le revenu universel unique pour les 18-23 ans (ou 25, il faut calculer), disons 900 euros nets d’impôts mais pas de charges, à tous sans distinction, mais sous condition incontournable de se former à une activité citoyenne et à un métier, pointage et contrôle à la clé, donc sanction, c’est à dire suppression si non respects des règles, laxisme verboten, et tout le monde à la même enseigne. C’est le système d’apprentissage en alternance suisse et suédois, allemand, rémunéré par les entreprises, étendus aux étudiants en tout genre . Quant au coût, on peut faire remarquer que 1- les 20% de TVA (45% de l’assiette de l’impôt en France reviennent dans les caisses de l’état et 2- 10% de ce salaire représentent des assurances sociales qui reviennent dans les caisses de la sécu. Et puis il faudra bien un jour s’arranger pour que les 80 milliards de manque à gagner de l’évasion – pardon ! De l’optimisation – fiscale reviennent un jour « vivir al païs » ou mieux : faire vivre le pays, non ? Ensuite il faut bien entendu proposer une véritable offre de formations performantes et accessibles comme cela fonctionne dans les pays où le chômage des jeunes n’est pas la calamité que nous connaissons en France.
Un vaste programme de construction de logements sociaux créant une vrai mixité apaisée, une identité heureuse dans la diversit é et de sa diversité.
Redonner à la Caisse des Dépôts sa pleine fonction d’origine au service des collectivités territoriales, et non instrument de spéculation au service des grandes entreprises.
Création de fonds salariaux de solidarité (qui existent déjà, quelque 100 milliards ), véritables interfaces entre le financier et le social.
Création d’un fond destiné à la transition énergétique, et un autre à la fermeture progressive, programmée et asumée des centrales nucléaires devenues obsolètes et donc dangeureuses, sortir de la faillite de cette soit disant excellence française, arrêter à tout prix le programme EPR qui en est la manifestation la plus avancée, du travail pour 50 annéess au moiins, plus de 1000 milliards à provisionner, en étant bien conscient qu’il sera impossible de sortir du nucléaire, piège dans lequel l’humanité es tombée.
et puis Macron, le petit garçon qui avait perdu sa maman dans la cour du Louvre, alias Jupiter, est arrivé, hé hé ! …
2018
Et 18 mois plus tard, affaire Benalla, et ensuite Gilets jaunes sur les ronds points : quelle réussite pour celui qui clamait vouloir renverser la table !
2019
Gilets Jaunes et élections européennes :
Et maintenant, oublions un temps l’U.E., sachant que telle qu’elle existe, ce qu’elle autorise et s’autorise (dérision suprême avec la comédie de brexit ET le scandale enfin révélé des arnaques en tout genre, dont le carroussel TVA) et qui n’est pas prêt de s’arranger, c’est précisément et complètement ce dont nous ne voulons pas, ce que nous refusons avec la dernière énergie. Comme Piketti et un certains nombre d’intellos, exigeons une Europe démocratique, sociale, solidaire, juste et s’attaquant aux racines des défis environnementaux planétaires, en commençant par se doter d’une constituante chargée dans les quelques mois suivant son élection d’écrire une constitution plaçant l’exigence démocratique au centre de son fonctionnement pour refonder l’union, dénonçant au préalable tous les traités : comme pour „un roccard sinon rien“, on s’en souvient, ce doit être le mot d’ordre de toutes celles et tous ceux qui voteront pour l’Europe dans 15 jours : ça sinon rien. En attendant, on peut déjà affirmer : and the winner is … Nigel !!!
Aujour’hui, c’est à dire le 7.5, l’immense arnaque dénoncée par un forum de journalistes, du caroussel de la TVA : d’une facilité enfantine, mode opératoire déjà testé avec l’arnaque à la taxe carbonne par le gang franco israëlien du Fbg du Temple, plus de 50 milliards par an, ils rigolent presque quand ils écrivent que le chiffre peut facilement être multiplié par 4 ou 5. Milliards qui alimentent directement l’économie parallèle des mafias omniprésentes, what else, toujours selon le groupe de journalistes. La messe est dite : on sait maintenant qui sont les patrons des junker, macron et autres merkel. La seule alternative qui nous reste est bien de sortir de l’union telle qu’elle existe, de dénoncer tous les traités, et de rebâtir avec ceux qui le souhaitent sur la base d’une démocratie européenne telle qu’elle est esquissée dans le projet ci-dessus. Si l’Europe ne se transforme pas de fond en comble sur cette base, et pas question de réformer ce qui est irréformable, elle ne sera pas capable de prendre la tête de la révolution citoyenne, solidaire et environnementale dont le monde a besoin. C’est cela ou rien, ce rien désignant l’anéantissement de ce monde tel que nous le connaissons. La seule question qui vaille d’être posée : sommes-nous prêts à laisser ce monde tel qu’il est dans cet état de décomposition et de dangerosité à nos ayant droit ?
Au nom même de la démocratie seule capable de sauver ce qui reste à sauver, le genre humain sera solidairement international ou ne sera pas. C’est précisément l’humain que la démocratie est seule capable de placer au centre du projet ultime, et il s’agit pour nous d’aider de toutes nos forces nos enfants à tout faire pour sauver ce monde de la destruction, et il n’y a pas une seconde à perdre à tergiverser sur le goût de la sauce à laquelle les fous de bruxelle et ceux qui les emploient entendent nous manger, il est peut-être déjà too late.